OTTAWA — Le Parti vert du Canada demande au gouvernement fédéral de rejeter les pressions des promoteurs visant à lever l’interdiction d’achat par des acheteurs étrangers, avertissant qu’une telle décision renforcerait le système même qui a rendu le logement inabordable.

« Il ne s’agit pas ici de construire des logements, mais de protéger un modèle d’affaires fondé sur la vente de l’immobilier canadien au capital mondial, » a déclaré la cheffe du Parti vert, Elizabeth May. « Les promoteurs veulent écouler leurs unités invendues en préconstruction et demandent l’aide du gouvernement fédéral pour les vendre à des investisseurs étrangers. Ce n’est pas une politique du logement — c’est de la recherche de profit. »

Cette demande, formulée dans une soumission prébudgétaire par de grands promoteurs tels que Mattamy, Great Gulf, Minto et DiamondCorp, propose de rouvrir le marché aux acheteurs internationaux afin de « libérer des milliards » en capital privé. Mais le Parti vert affirme qu’une telle approche ne ferait que renforcer la dépendance du Canada aux investissements spéculatifs et éloigner encore davantage le rêve de la propriété pour les Canadiens ordinaires.

« La crise du logement n’est pas locale, elle est mondiale. Et elle ne se résume pas à l’offre et à la demande. Elle découle des inégalités, » a poursuivi May. « De Londres à Lisbonne en passant par Vancouver, c’est la même histoire : les ultra-riches achètent des actifs — comme des logements — et les travailleurs en sont exclus. Tant que nous ne ferons pas face à cette réalité, rien ne changera. »

Le parti soutient que permettre au capital étranger de réintégrer le marché de la préconstruction ne contribuerait en rien à combler la pénurie de logements au Canada, mais permettrait assurément aux promoteurs d’augmenter leurs profits et de maintenir artificiellement les prix des terrains. Cela continuerait aussi de fausser les types de logements construits : pas de coopératives, pas de logements abordables à louer, mais de l’immobilier de luxe destiné à attirer l’argent, et non les familles.

« Les promoteurs affirment qu’ils ne peuvent pas financer leurs projets sans investissements étrangers. Ce qu’ils disent vraiment, c’est qu’ils ont bâti un système tellement dépendant du capital spéculatif qu’ils ne peuvent plus fonctionner sans lui, » a déclaré Mike Morrice, le critique du logement et pour l’inclusion des personnes handicapées. « Ce n’est pas une raison pour changer les règles. C’est un signal d’alarme clair qu’il faut changer de système. »

Le Parti vert réclame plutôt un retour aux investissements fédéraux à grande échelle dans le logement hors marché, en particulier les logements locatifs à but non lucratif et les coopératives d’habitation, accompagnés de mesures fermes pour freiner la spéculation et l’accaparement immobilier par les fonds financiers. Cela inclut le refus des allégements fiscaux pour les promoteurs de logements de luxe et la fin des subventions indirectes accordées aux propriétaires corporatifs qui profitent de la rareté.

« C’est un moment de clarté. Les promoteurs ont révélé exactement quel type d’économie du logement ils veulent défendre, » a conclu May. « C’est à nous maintenant de riposter — et de construire quelque chose de mieux. »

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