Le Parti vert du Canada affirme que le récent passage d’un député à un autre parti — laissant le gouvernement libéral du premier ministre Mark Carney à un seul siège d’une majorité — illustre de façon frappante un problème démocratique de fond : sous le mode de scrutin uninominal à un tour, de légers changements au nombre de sièges peuvent conférer à un gouvernement des pouvoirs quasi absolus, sans l’appui d’une majorité d’électrices et d’électeurs.

Les changements d’allégeance politique font partie intégrante des systèmes parlementaires. On peut être en désaccord avec la décision d’un député, mais le véritable enjeu est structurel : le scrutin uninominal à un tour gonfle artificiellement les majorités parlementaires et permet qu’un gouvernement minoritaire se rapproche — voire accède — au statut de gouvernement majoritaire à la suite d’un seul geste individuel.

« Les Canadiennes et les Canadiens ne devraient jamais se retrouver dans une situation où le changement de parti d’un seul député détermine si un gouvernement obtient les pleins pouvoirs, » a déclaré Elizabeth May, cheffe du Parti vert du Canada. « Seul un parti appuyé par une majorité de la population devrait pouvoir exercer 100 % du pouvoir. Pourtant, le système actuel produit régulièrement l’inverse. »

Le Parti vert du Canada appelle l’ensemble des parlementaires à considérer ce moment comme un signal d’alarme et à faire avancer sans délai la réforme du mode de scrutin — notamment l’instauration d’une forme de représentation proportionnelle, qui assurerait une meilleure adéquation entre le nombre de voix obtenues et le nombre de sièges détenus à la Chambre des communes.

« À titre de critique en matière de réforme démocratique, j’entends partout le même message : les gens veulent un système électoral qui reflète réellement leurs votes et leur vécu, » a affirmé Simon Guthrie, critique du Parti vert du Canada en matière de réforme démocratique. « Une démocratie saine peut accueillir le désaccord, mais ses règles doivent être équitables, transparentes et conçues pour représenter fidèlement les aspirations de la population — et non pour amplifier les distorsions. »

Les Verts rappellent qu’un mécanisme concret existe déjà pour passer de la discussion à l’action. La pétition e-6993 déposée à la Chambre des communes demande que le Parlement reconnaisse que les consultations sur la réforme électorale sont complètes et qu’il s’engage à mettre en œuvre un mode de scrutin proportionnel avant la prochaine élection fédérale.

« Pendant que le premier ministre continue de recruter des députés d’autres partis et que la population se prépare à d’éventuelles élections partielles, la Chambre a le devoir de s’attaquer aux règles du jeu elles-mêmes, » a déclaré Dave Hamelin-Schuilenburg, Vert de Vaudreuil et initiateur de la pétition e-6993. « Cette pétition vise à faire passer la réforme électorale du discours aux engagements concrets — avant le prochain scrutin. »

Le Parti vert du Canada invite l’ensemble des partis représentés à la Chambre des communes à travailler de concert pour faire progresser la réforme démocratique dès cette session, afin que les futurs gouvernements reflètent réellement la volonté populaire et que l’expression « gouvernement majoritaire » corresponde enfin à une majorité de voix.

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