OTTAWA — Le Parti vert du Canada réagit avec stupeur aux informations selon lesquelles le premier ministre Mark Carney aurait évoqué la relance du projet annulé de pipeline Keystone XL lors de sa rencontre à la Maison-Blanche avec le président américain Donald Trump cette semaine.

« Le premier ministre devrait se renseigner sur l’examen environnemental approfondi mené par le département d’État américain, qui a établi les preuves ayant conduit l’ancien secrétaire d’État John Kerry à rejeter ce projet. Cet examen a démontré que lorsque le prix du pétrole est bas, toute nouvelle capacité pipelinière entraîne une hausse de la production et, par conséquent, des émissions de gaz à effet de serre », a déclaré la cheffe du Parti vert du Canada, Elizabeth May. « Avec un prix du WTI à 62 $ US, la production de bitume est une entreprise déficitaire. Chaque fois que le pétrole se situe sous les 80 $ US le baril, toute capacité pipelinière additionnelle stimule la production au moment même où nous devons réduire drastiquement les GES. Alors que le Canada fait face au constat, confirmé par le récent rapport de l’Institut climatique du Canada, que nous sommes très loin d’atteindre nos engagements de l’Accord de Paris, demander aux États-Unis de rouvrir la porte à de nouvelles infrastructures fossiles est profondément décevant. »

« À moins que la prétendue “stratégie de compétitivité climatique” promise ne vise à remporter le plus grand nombre possible de prix Fossile du jour à la COP30 à Belém, au Brésil, cette idée doit être immédiatement rejetée par le Cabinet du premier ministre », a ajouté Mme May.

Selon le Parti vert, tenter de « ranimer » Keystone XL aujourd’hui reviendrait à ressusciter un actif échoué dans un marché en déclin. La demande mondiale pour de nouvelles capacités d’exportation de pétrole issu des sables bitumineux diminue, alors que les énergies renouvelables progressent rapidement. Cette année, pour la première fois, les sources d’énergie renouvelable ont généré plus d’électricité à l’échelle mondiale que le charbon. Le Canada aurait tout intérêt à s’inspirer de l’exemple de l’Espagne, qui a investi tôt dans l’éolien et le solaire et qui bénéficie maintenant de certains des prix d’électricité les plus bas d’Europe.

Construire de nouveaux pipelines dans un tel contexte ne constitue pas une stratégie énergétique, mais un retour en arrière économique. La véritable compétitivité passe par l’investissement dans les énergies propres, et non par la relance d’un projet de pipeline qui a échoué à tous les tests de responsabilité climatique, de viabilité économique et d’acceptabilité publique.

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