OTTAWA – À la reprise des travaux parlementaires, la chef du Parti vert du Canada, Elizabeth May, a présenté une série de priorités qu’elle juge urgentes pour l’avenir du pays — de la lutte contre la crise climatique à la protection des droits numériques et de la vie privée, en passant par une fiscalité plus juste et la justice pour la Palestine.
« Les Canadiennes et les Canadiens s’attendent à ce que leur gouvernement défende nos droits, notre démocratie et notre planète, a déclaré Mme May. Au lieu de cela, nous voyons un gouvernement qui recule sur ses engagements climatiques, qui cède aux pressions des États-Unis et qui fragilise notre vie privée. Le Parti vert ne restera pas silencieux. »
Au sujet des changements climatiques, Mme May a averti que le refus du premier ministre Carney de confirmer les cibles légalement contraignantes de l’Accord de Paris est « dangereux et irresponsable », ajoutant qu’un affaiblissement des engagements du Canada placerait le pays en violation du droit international. « Les engagements climatiques du Canada ne sont pas une monnaie d’échange, a-t-elle dit. Ce sont des obligations légales et une bouée de sauvetage. L’atmosphère ne négocie pas. Nous devons respecter nos cibles — et les renforcer — plutôt que d’y renoncer. »
Elle s’est également engagée à combattre le projet de loi C-2, la soi-disant Loi sur la protection des frontières, qui accorde de vastes pouvoirs de surveillance et restreint les droits des réfugiés. « Les Canadiennes et les Canadiens n’ont pas besoin d’un État de surveillance pour avoir des frontières sûres, a déclaré Mme May. Le projet de loi C-2 sacrifie notre vie privée et notre souveraineté. Il doit être abandonné et remplacé par une législation ciblée, conforme à la Charte, qui assure réellement notre sécurité. »
Concernant le projet de loi C-4, Mme May a dénoncé les dispositions dissimulées dans le texte qui exemptent les partis politiques des lois fédérales et provinciales sur la protection de la vie privée, rétroactivement jusqu’en 2000. « Les Canadiennes et les Canadiens méritent que leurs droits en matière de vie privée s’appliquent à tout le monde — y compris aux partis politiques, a-t-elle déclaré. Glisser en douce une exemption rétroactive mine la confiance dans notre démocratie, et ces dispositions doivent être retirées. »
En matière de fiscalité, Mme May a critiqué la décision du gouvernement Carney d’abroger la taxe sur les services numériques sous la pression américaine. Cette taxe aurait permis de récolter plus de 7 milliards de dollars en cinq ans en imposant les revenus canadiens des géants du numérique comme Google, Meta, Amazon et Apple. « Les géants du numérique ne devraient pas bénéficier d’un passe-droit au Canada, a-t-elle affirmé. La taxe sur les services numériques les oblige à payer leur juste part, et l’abolir sous la pression des États-Unis est une trahison de la souveraineté canadienne. » Elle a rappelé que le Canada n’est pas seul dans cet effort; des pays comme la France, l’Italie, l’Espagne et le Royaume-Uni ont déjà mis en place une taxe sur les services numériques.
Enfin, Mme May invitera les parlementaires canadiens à suivre l’exemple du Parlement écossais, qui a récemment voté pour mettre fin au financement public des entreprises qui fournissent des armes à Israël, abolir les privilèges commerciaux liés à l’occupation et diriger des ressources vers le soutien humanitaire pour la population de Gaza.
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