OTTAWA – Le Parti vert du Canada demande au gouvernement fédéral de mettre fin à un contrat de plusieurs milliards de dollars qui confierait la gestion des laboratoires nucléaires du Canada à un consortium d’entreprises américaines.
D’une valeur de plus de 24 milliards de dollars sur 20 ans, ce contrat serait le plus important de l’histoire fédérale canadienne. Il confierait la gestion des Laboratoires nucléaires canadiens (LNC) à « Partenaires des laboratoires nucléaires du Canada » — un consortium dirigé par des entreprises américaines qui exploitent déjà des installations nucléaires militaires aux États-Unis. À un moment où les relations canado-américaines sont tendues du fait des tarifs et des différends commerciaux, des critiques jugent particulièrement troublant de voir des sociétés américaines récolter des milliards grâce aux actifs nucléaires du Canada alors que les Canadiens en assument les risques.
La députée verte Elizabeth May (Saanich–Gulf Islands) a parrainé la pétition e-6636 à la Chambre des communes, lancée par le scientifique et militant Ole Hendrickson, qui réclame un audit indépendant par le vérificateur général avant la signature de tout nouveau contrat. La pétition, qui compte près de 2000 signatures, se clôt aujourd’hui et attendra désormais une réponse du gouvernement.
« Les Canadiens méritent la transparence lorsque des milliards de leurs impôts sont en jeu, a déclaré May. Avant de confier nos laboratoires nucléaires à des entrepreneurs étrangers, le Parlement doit exiger un audit indépendant d’Énergie atomique du Canada limitée. Nous ne devons pas laisser des décisions qui touchent à notre santé, notre sécurité et notre environnement être prises à huis clos. »
Les inquiétudes concernant les manquements en gouvernance dans le secteur nucléaire canadien sont de longue date. Une coalition d’organisations environnementales et de la société civile a averti que le Canada est le seul pays de l’OCDE à confier entièrement les décisions relatives à la gestion des déchets nucléaires à son organisme de réglementation, la Commission canadienne de sûreté nucléaire — un organisme à plusieurs reprises accusé de capture réglementaire.
Dans le cadre des projets actuels, les LNC prévoient d’enfouir un million de tonnes de déchets radioactifs à côté de la rivière des Outaouais et d’ensevelir des réacteurs désaffectés dans le béton sur des sites en Ontario et au Manitoba. Des municipalités, des nations autochtones et des experts indépendants ont condamné ces projets comme des violations dangereuses des normes internationales de sûreté, qui pourraient contaminer l’eau potable pendant des générations.
Le Parti vert presse le gouvernement de respecter l’appel de la pétition : aucun nouveau contrat ne doit être accordé tant qu’un audit complet et indépendant n’aura pas été mené, que ses résultats n’auront pas été rendus publics et que le Parlement n’aura pas débattu de ses conclusions.
« Le Canada doit gérer les déchets radioactifs selon les plus hautes normes de sécurité et de responsabilité, a déclaré May. Au lieu de déléguer cette responsabilité à des sociétés étrangères, notre gouvernement doit assumer ses responsabilités et protéger les Canadiens et notre environnement pour les générations à venir. »
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