En provenance du bureau d'Elizabeth May

Che(ère) partisan(e) vert,

Je ne pourrai jamais vous remercier assez pour votre soutien tout au long de l'année 2016. Nous avons réellement de quoi nous réjouir, même si l'année a été très difficile. Je ne pensais pas qu'à l'issue de l'élection de 2015, j'allais être l'unique députée du Parti vert à siéger au Parlement. Je me dois d'être honnête, et vous avouer que la charge de travail a été épuisante. Aussi merveilleux que cela ait pu être d'assister à la fin de l'ère de Stephen Harper, il a été ardu de poursuivre.

J'étais convaincue que le nouveau gouvernement allait être bien meilleur que le précédent, et ce fut le cas. Toutefois, plusieurs décisions du gouvernement Trudeau — l'approbation du projet d'usine de GNL dans la baie d'Howe, le maintien des politiques néfastes pour l'environnement contenues dans le projet de loi omnibus C-38, la vente de véhicules militaires à l'Arabie saoudite, la délivrance de permis pour la destruction de la vallée de la rivière de la Paix dans le nord de la Colombie-Britannique, l'approbation de la monstrueuse usine de l'île de Lelu en Colombie-Britannique, la décision de conserver la cible du gouvernement Harper en matière de lutte contre les changements climatiques, et plus récemment, la décision irresponsable d’approuver le prolongement de l’oléoduc de Kinder Morgan — constituent des coups en bas de la ceinture.

Nous devons continuer à exercer des pressions sur le nouveau gouvernement. Il a promis de faire mieux, et il doit tenir cette promesse.

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Ce ne sont pas des choses que je dis publiquement, mais vous devez savoir que le Parti vert et moi-même constituons actuellement les voix les plus fortes en matière de lutte contre les changements climatiques. Seuls quelques groupes environnementaux sont prêts à mettre de la pression sur le gouvernement Trudeau pour qu'il adopte des politiques d'atténuation des changements climatiques en accord avec les objectifs fixés lors de la Conférence de Paris sur le climat de l'an dernier. La plupart des groupes ont adopté la position selon laquelle « les objectifs n'ont pas d'importance. Tout ce qui compte c'est de commencer à agir. »

Mais si nous commençons à agir en tentant d'atteindre des objectifs qui ne permettent pas d'éviter une catastrophe climatique, s'agit-il vraiment de progrès?

Voici ce dont je me rends compte maintenant :
Oui, le Parti vert est un parti politique. Mais son rôle est encore plus important en tant que mouvement.

Oui, nous voulons faire élire des député(e)s du Parti vert, mais notre rôle consiste davantage à opérer une transformation, et être la conscience du Parlement.

Notre travail ne consiste pas avant tout à atteindre le pouvoir. Notre travail consiste à dire la vérité à ceux et celles qui sont au pouvoir.

Les autres partis veulent uniquement marquer des points politiques aux dépens du gouvernement, pour pouvoir en tirer avantage lors de futures élections. Et de nombreux groupes environnementaux se contentent d'un médiocre programme de lutte contre les changements climatiques, trop reconnaissants qu'ils sont du moindre progrès réalisé après les années Harper. Mais cela n'est pas suffisant pour désamorcer la crise climatique à venir.

Seul le Parti vert dit la vérité aux Canadiennes et aux Canadiens sur ce qui est réellement en train de se produire.

Le pouvoir se situe désormais entre les mains des Libéraux adeptes de la « voie ensoleillée ». Je crois qu'il est possible d'atteindre les membres du gouvernement libéral. Nous devrions être en mesure de les persuader, de les pousser, de les amener à prendre les bonnes décisions — en matière de climat, de justice, de droits autochtones, de libertés civiles, de droits de la personne, et de réforme démocratique.

Comme vous le savez, actuellement au Canada, nous avons une occasion exceptionnelle de changer notre mode de scrutin. Notre système électoral actuel — fondé sur le scrutin uninominal majoritaire à un tour — est désuet et injuste. Cela signifie qu'en 2015, les Libéraux ont été élus avec une majorité de seulement 39 % des voix.

Au cours de sa campagne électorale, Justin Trudeau a fait la promesse que l'élection de 2015 serait la dernière à se tenir selon ce mode de scrutin. Et une fois premier ministre, il a inscrit cette promesse dans son discours du Trône et a créé un Comité parlementaire spécial de la réforme électorale, composé de membres de chaque parti. Ce Comité vient de recommander un système électorale de représentation proportionnelle.

Bien que notre nouveau premier ministre soit populaire auprès des Canadiennes et des Canadiens, nous ne devons pas oublier les 10 dernières années. Les politiques de Stephen Harper ont porté préjudice incommensurable à notre climat, à nos lois et à nos règlements, ainsi qu'à notre réputation à l'échelle internationale. Nous devons saisir cette occasion qui nous est donnée et nous assurer qu'aucun candidat ayant un programme d'action dangereux — soutenu uniquement par une minorité de citoyens — ne puisse jamais avoir à nouveau une mainmise totale sur notre processus politique.

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Cette année, j'ai participé à plus de 50 réunions sur la réforme électorale partout au pays, et j'ai entendu des milliers de Canadiennes et de Canadiens déclarer qu'ils en avaient assez de notre système déséquilibré. À titre de membre du Comité spécial de la réforme électorale, j'ai travaillé plus fort que jamais avec mes collègues des autres partis pour atteindre le consensus au sujet d'un système électoral qui soit juste, inclusif et représentatif.

Nous devons continuer à presser Justin Trudeau de tenir sa promesse. Il s'agit d'un moment charnière dans notre histoire — nous avons finalement la chance de faire en sorte que chaque vote compte, pas uniquement les votes pour le parti gagnant.

Jamais depuis que les femmes, les Autochtones et tous les groupes ethniques et minoritaires se sont vu accorder le droit de vote qui leur était dû depuis longtemps, le Parlement n'a-t-il eu l'occasion de respecter son discours selon lequel chaque vote compte. Nous devons respecter la promesse de réformer notre système électoral.

Et pour y parvenir, nous avons besoin de plus de Verts. Je ne veux pas dire uniquement ici plus de député(e)s du Parti vert à Ottawa, ni même plus de député(e)s du Parti vert dans nos assemblées législatives provinciales. Nous avons besoin de plus de citoyennes et de citoyens comme vous au sein du Parti vert. Les membres du Parti vert savent que la santé de l'économie locale repose sur la viabilité de l'environnement. La mondialisation et les règles corporatives ne nous permettront jamais de devenir ce que nous devons devenir, ni comme pays ni comme planète.

Le moment est maintenant venu de faire front commun et de montrer aux Canadiennes et aux Canadiens qu'il existe une meilleure façon de faire. Nous vous demandons de bien vouloir écouter votre cœur et de nous faire parvenir la plus grosse somme que vous pourrez.

Nous nous devons de mener de solides campagnes d'information publique et de mobilisation. Le moment est venu d'agir rapidement si nous voulons pouvoir maintenir la hausse de la température mondiale moyenne à un maximum de 1,5 degré Celsius — la cible fixée à la Conférence de Paris. Les échéances qu'ont établies les partis politiques ne conviennent tout simplement pas. Le point de non-retour sera peut-être même atteint avant l'élection de 2019.

La voix des Verts du Canada est plus que jamais essentielle.

Je vous prie d'agréer l'expression de toute ma gratitude,

Elizabeth May
Chef
Parti vert du Canada

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