OTTAWA — Le Parti vert du Canada accueille favorablement l’annonce du premier ministre Mark Carney selon laquelle le Canada reconnaîtra l’État de Palestine aux Nations Unies en septembre prochain — mais avertit que cette reconnaissance doit s’accompagner de mesures humanitaires immédiates et de la fin des livraisons d’armes qui alimentent le génocide en cours à Gaza.
« C’est un changement de cap en politique étrangère canadienne qui arrive bien trop tard », a déclaré la cheffe du Parti vert, Elizabeth May, dans une entrevue à Al Jazeera après l’annonce du premier ministre. « Mais d’ici septembre, il ne suffit pas de parler. Le Canada doit agir rapidement pour mettre fin à la souffrance que nous voyons tous les jours — en imposant un embargo sur les armes, en garantissant un accès complet à l’aide humanitaire et en exerçant une pression diplomatique sur toutes les parties concernées. »
Elizabeth May a reconnu que cette décision marque une rupture avec des décennies d’alignement canadien sur la politique étrangère américaine dans la région. « Les Canadiens et les Canadiennes se sentent complices de cette horreur depuis trop longtemps », a-t-elle affirmé. « On ne peut pas dénoncer les atrocités commises par le Hamas tout en fermant les yeux sur la famine organisée et la punition collective imposée aux civils de Gaza. »
L’annonce de Carney est survenue quelques heures après la publication d’un rapport soutenu par les Nations Unies confirmant que le pire scénario de famine est désormais une réalité à Gaza. Le rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), approuvé par plusieurs agences de l’ONU, révèle qu’une personne sur cinq à Gaza souffre de la faim, et que les enfants sont en danger extrême.
En réponse, le Parti vert demande au gouvernement du Canada de :
- Mettre fin à toutes les exportations d’armes vers Israël, conformément aux obligations juridiques du Canada en vertu du droit international humanitaire;
- Exiger un accès humanitaire immédiat à Gaza, incluant nourriture, eau potable, carburant et fournitures médicales;
- Reconnaître sans délai l’État de Palestine comme étape vers une solution à deux États fondée sur la paix, les droits humains et une gouvernance civile responsable.
Elizabeth May a insisté sur le fait que la reconnaissance, à elle seule, est insuffisante. « Nous avons promis un embargo sur les armes lors de la dernière législature, mais les expéditions ont continué. On ne peut pas répéter cette erreur », a-t-elle déclaré. « Il faut s’unir aux pays qui partagent nos valeurs et offrir une aide humanitaire concrète — pas dans six semaines, maintenant. »
Le Parti vert réitère son appui aux organismes humanitaires et au mouvement mondial qui réclame justice, dignité et la fin de la violence.
« Il ne sert à rien de parler d’une solution à deux États », a conclu May, « si l’un de ces États est réduit en ruines et affamé. Le Canada doit faire preuve de leadership dans la défense des droits humains. »