La coalition de la majorité : à bas Harper!

Elizabeth May

Une chance unique s'offre aux Canadiennes et aux Canadiens pour protéger la démocratie et affirmer que la volonté de la majorité signifie quelque chose.

Nous avons jusqu'au 8 décembre pour montrer clairement que la majorité des Canadiennes et des Canadiens désire que M. Harper quitte le 24, Sussex Drive. Nous pourrions devoir plaider auprès de la gouverneure générale pour lui montrer la nécessité d'empêcher M. Harper de s'accrocher au pouvoir avec une prorogation. Il a déjà retardé les motions de confiance d'une semaine, jusqu'au 8 décembre, dans le but de mettre en œuvre toute la puissance de feu des Conservateurs - une rétractation, une offensive publicitaire, un enregistrement illégal d'une conférence téléphonique, des manipulations en quantités industrielles - pour forcer les partis de l'opposition à baisser les bras. Si ces tactiques ne marchent pas, il menace de suspendre les travaux de la Chambre des communes pour gagner encore plus de temps. Il se peut même qu'il cherche à dissoudre la Chambre (c'est-à-dire, qu'il obtienne la prorogation du Parlement).

Pourquoi M. Harper doit-il partir?

Le premier point de rupture est l'évidence même : il a « perdu la confiance de la Chambre des communes. » Cette formulation archaïque et un peu vieillotte est d'une importance cruciale dans le fonctionnement du Parlement, surtout lorsque le gouvernement est minoritaire. Seulement 37,6 % des électeurs ont choisi ce gouvernement. Malgré ce faible pourcentage d'appuis et une minorité de sièges, les Conservateurs ont quand même réussi à faire élire un gouvernement minoritaire en obtenant le groupe parlementaire le plus important en nombre à la Chambre.

Pour qu'un gouvernement minoritaire fonctionne, le premier ministre doit consulter les chefs des partis d'opposition dans le but d'obtenir un consensus. Un gouvernement minoritaire a besoin de la confiance de la Chambre pour gouverner. C'est ainsi que notre démocratie fonctionne.

Toutefois, M. Harper a oublié ce principe. Il a totalement ignoré les engagements qu'il avait pris au Sommet de l'APEC, qui s'est déroulé au Pérou. En effet, il a laissé tomber lors de ce sommet la position qu'il avait maintenue lors des élections, à savoir que les déficits étaient « dangereux », pour adopter un point de vue contraire, en affirmant alors que les déficits étaient « essentiels. » Ensuite, il a ajouté que le Canada devait adopter la même approche que d'autres pays industrialisés, et stimuler l'économie au moyen d'un programme d'investissements.

Au lieu de cela, comme nous le savons tous, son énoncé économique, annoncé haut et fort par les Conservateurs comme la solution à la crise financière mondiale, comportait plutôt une tentative de démonstration postélectorale de la supériorité financière de son parti dans le but d'écraser l'opposition.

La mise à jour relative à la situation financière ne répondait pas du tout aux besoins de l'économie canadienne. En fait, dans leur effort à peine déguisé de faire passer de la partisanerie éhontée pour une mesure économique, les Conservateurs se devaient de présenter leur message clé en faisant preuve d'austérité restrictive. Cet effort s'est retourné contre eux. Même leurs supporteurs dans les médias ont critiqué le message d'Harper, en disant qu'il exacerberait la menace de la déflation.

Depuis l'énoncé présenté jeudi dernier, Harper a vécu une toute nouvelle expérience. Au cours des deux dernières années et demie, ses tactiques d'intimidation n'avaient pas été remises en question, car l'opposition était divisée et s'effondrait devant ses menaces. Mais soudainement, les partis de l'opposition ont fait preuve de résistance combative, et se sont tenus debout. C'est alors le désespoir pour M. Harper. Il ne sait que faire non seulement pour demeurer premier ministre, mais aussi pour rester à la tête du parti républicain conservateur réformiste du Canada, car pour la première fois, il doit faire face à la colère de ses partisans.

Nous ne disposons que d'une très courte période de temps pour mobiliser tous les gens qui ont voté pour les Verts, les Néo-démocrates, les Libéraux et les Bloquistes (et les 27 000 électeurs qui ont voté en Nouvelle-Écosse pour l'ancien conservateur Bill Casey, qui siège maintenant en tant qu'indépendant et qui n'accordera pas son vote de confiance au gouvernement conservateur).

Nous n'avons pas beaucoup de temps devant nous, et les enjeux dépassent largement le cadre de la politique.

À la lecture du discours du Trône, il était clair que le gouvernement Harper allait utiliser la crise économique pour couvrir des mesures qui lui permettraient de s'en donner à cœur joie dans l'imposition de son idéologie, au moyen de compressions et de réductions radicales dans les services et les programmes gouvernementaux. L'environnement, les arts, la culture et les programmes pour les Canadiennes et les Canadiens disposant d'un faible revenu se trouvaient tous sur la liste noire. Même en se rétractant et en promettant davantage, M. Flaherty s'est seulement engagé à devancer la date originale de l'annonce du budget d'une semaine, en présentant ce dernier le 27 janvier.

Si l'on jette un coup d'œil à ce que font nos voisins du Sud, il est possible de voir les avantages qui découlent du fait d'agir rapidement pour rassurer la société quant à l'imminence de la mise en place de stimuli économiques. Même avant sa cérémonie d'entrée en fonction, le président américain élu, Barack Obama, a aidé à calmer la panique économique en annonçant des investissements massifs dans l'énergie renouvelable et les infrastructures. Il garde les détails pour plus tard. Comparons maintenant cette situation avec celle mettant en scène un Jim Flaherty complètement sous le choc qui affirmait hier soir durant les nouvelles télévisées sur le réseau CTV ne vouloir annoncer aucun programme « approximatif. »

La dernière manipulation qu'a trouvée le Cabinet du premier ministre est de faire croire que la détermination dont fait preuve le gouvernement de coalition en devenir à faire tomber son gouvernement raté pourrait nuire à l'économie par la création d'un climat d'incertitude. Mais, de toute évidence, l'approche de Harper cause de jour en jour des effets de plus en plus désastreux à l'économie.

Pendant ce temps, des négociations sur les changements climatiques ont lieu actuellement en Pologne, en lien avec la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Les discussions seront d'ailleurs de la plus grande importance du 10 au 13 décembre. Mon vœu le plus cher serait que les instructions de négociation données à la délégation canadienne viennent d'un gouvernement de coalition formé de partis qui soutiennent la prise de mesures concrètes pour faire face à la crise climatique. Nous disposons d'une certaine marge de manœuvre, mais il nous reste très peu de temps.

Participez aux rassemblements qui se tiendront jeudi. Écrivez des billets de blogue sur les sites des principaux médias. Écrivez à votre député (peu importe son parti). Écrivez aussi à la gouverneure générale à l'adresse suivante : info@gg.ca. Signez la pétition qui se trouve à l'adresse www.coalitionprogressiste.ca. Visitez le site Web www.sauvonsnotredemocratie.ca. Près d'un million de Canadiennes et de Canadiens ont voté pour les Verts. Ces derniers répondent maintenant à l'appel de la coalition qui voit actuellement le jour. Pour le bien des emplois et de l'économie du Canada ainsi que de la survie de notre planète, appuyez la coalition.

Elizabeth May, O.C., est chef du Parti Vert du Canada (www.partivert.ca). Nous remercions M. Richard MacArthur de Proactive Imaginations for Hire pour son travail créatif lié à ce billet de blogue. Cet article est paru d'abord sur le site Web www.rabble.ca dans sa version originale anglaise, intitulée « We're better. Off with Harper. »

Normal
0

false
false
false

st1\:*{behavior:url(#ieooui) }

/* Style Definitions */
table.MsoNormalTable
{mso-style-name:"Table Normal";
mso-tstyle-rowband-size:0;
mso-tstyle-colband-size:0;
mso-style-noshow:yes;
mso-style-parent:"";
mso-padding-alt:0in 5.4pt 0in 5.4pt;
mso-para-margin:0in;
mso-para-margin-bottom:.0001pt;
mso-pagination:widow-orphan;
font-size:10.0pt;
font-family:"Times New Roman";
mso-ansi-language:#0400;
mso-fareast-language:#0400;
mso-bidi-language:#0400;}

Une chance unique s’offre
aux Canadiennes et aux Canadiens pour protéger la démocratie et affirmer que la
volonté de la majorité signifie quelque chose.

 

Nous avons jusqu’au
8 décembre pour montrer clairement que la majorité des Canadiennes et des
Canadiens désire que M. Harper quitte le 24, Sussex Drive. Nous pourrions
devoir plaider auprès de la gouverneure générale pour lui montrer la nécessité
d’empêcher M. Harper de s’accrocher au pouvoir avec une prorogation. Il a
déjà retardé les motions de confiance d’une semaine, jusqu’au 8 décembre,
dans le but de mettre en œuvre toute la puissance de feu des Conservateurs – une
rétractation, une offensive publicitaire, un enregistrement illégal d’une
conférence téléphonique, des manipulations en quantités industrielles – pour
forcer les partis de l’opposition à baisser les bras. Si ces tactiques ne
marchent pas, il menace de suspendre les travaux de la Chambre des communes pour
gagner encore plus de temps. Il se peut même qu’il cherche à dissoudre la Chambre (c’est-à-dire,
qu’il obtienne la prorogation du Parlement).

 

Pourquoi M. Harper
doit-il partir?

 

Le premier point de
rupture est l’évidence même : il a « perdu la confiance de la Chambre des
communes. » Cette formulation archaïque et un peu vieillotte est d’une
importance cruciale dans le fonctionnement du Parlement, surtout lorsque le
gouvernement est minoritaire. Seulement 37,6 % des électeurs ont choisi ce
gouvernement. Malgré ce faible pourcentage d’appuis et une minorité de sièges,
les Conservateurs ont quand même réussi à faire élire un gouvernement
minoritaire en obtenant le groupe parlementaire le plus important en nombre à la Chambre.

 

Pour qu’un
gouvernement minoritaire fonctionne, le premier ministre doit consulter les
chefs des partis d’opposition dans le but d’obtenir un consensus. Un
gouvernement minoritaire a besoin de la confiance de la Chambre pour gouverner.
C’est ainsi que notre démocratie fonctionne.

 

Toutefois, M. Harper
a oublié ce principe. Il a totalement ignoré les engagements qu’il avait pris
au Sommet de l’APEC, qui s’est déroulé au Pérou. En effet, il a laissé tomber
lors de ce sommet la position qu’il avait maintenue lors des élections, à
savoir que les déficits étaient « dangereux », pour adopter un point
de vue contraire, en affirmant alors que les déficits étaient « essentiels. »
Ensuite, il a ajouté que le Canada devait adopter la même approche que d'autres
pays industrialisés, et stimuler l'économie au moyen d'un programme
d'investissements.

 

Au lieu de cela, comme
nous le savons tous, son énoncé économique, annoncé haut et fort par les
Conservateurs comme la solution à la crise financière mondiale, comportait
plutôt une tentative de démonstration postélectorale de la supériorité
financière de son parti dans le but d’écraser l’opposition.

 

La mise à jour
relative à la situation financière ne répondait pas du tout aux besoins de
l’économie canadienne. En fait, dans leur effort à peine déguisé de faire
passer de la partisanerie éhontée pour une mesure économique, les Conservateurs
se devaient de présenter leur message clé en faisant preuve d’austérité
restrictive. Cet effort s’est retourné contre eux. Même leurs supporteurs dans
les médias ont critiqué le message d’Harper, en disant qu’il exacerberait la
menace de la déflation.

 

Depuis l’énoncé
présenté jeudi dernier, Harper a vécu une toute nouvelle expérience. Au cours
des deux dernières années et demie, ses tactiques d’intimidation n’avaient pas
été remises en question, car l'opposition était divisée et s’effondrait devant
ses menaces. Mais soudainement, les partis de l’opposition ont fait preuve de
résistance combative, et se sont tenus debout. C’est alors le désespoir pour
M. Harper. Il ne sait que faire non seulement pour demeurer premier ministre,
mais aussi pour rester à la tête du parti républicain conservateur réformiste
du Canada, car pour la première fois, il doit faire face à la colère de ses
partisans.

 

Nous ne disposons
que d’une très courte période de temps pour mobiliser tous les gens qui ont
voté pour les Verts, les Néo-démocrates, les Libéraux et les Bloquistes (et les
27 000 électeurs qui ont voté en Nouvelle-Écosse pour l'ancien
conservateur Bill Casey, qui siège maintenant en tant qu'indépendant et qui
n’accordera pas son vote de confiance au gouvernement conservateur).

 

Nous n'avons pas
beaucoup de temps devant nous, et les enjeux dépassent largement le cadre de la
politique.

 

À la lecture du
discours du Trône, il était clair que le gouvernement Harper allait utiliser la
crise économique pour couvrir des mesures qui lui permettraient de s’en donner
à cœur joie dans l’imposition de son idéologie, au moyen de compressions et de
réductions radicales dans les services et les programmes gouvernementaux. L’environnement,
les arts, la culture et les programmes pour les Canadiennes et les Canadiens
disposant d’un faible revenu se trouvaient tous sur la liste noire. Même en se
rétractant et en promettant davantage, M. Flaherty s’est seulement engagé
à devancer la date originale de l’annonce du budget d’une semaine, en
présentant ce dernier le 27 janvier.

 

Si l'on jette un
coup d’œil à ce que font nos voisins du Sud, il est possible de voir les
avantages qui découlent du fait d’agir rapidement pour rassurer la société
quant à l’imminence de la mise en place de stimuli économiques. Même avant sa
cérémonie d'entrée en fonction, le président américain élu, Barack Obama, a
aidé à calmer la panique économique en annonçant des investissements massifs
dans l'énergie renouvelable et les infrastructures. Il garde les détails pour
plus tard. Comparons maintenant cette situation avec celle mettant en scène un
Jim Flaherty complètement sous le choc qui affirmait hier soir durant les
nouvelles télévisées sur le réseau CTV ne vouloir annoncer aucun programme
« approximatif. »

 

La dernière
manipulation qu’a trouvée le Cabinet du premier ministre est de faire croire que
la détermination dont fait preuve le gouvernement de coalition en devenir à faire
tomber son gouvernement raté pourrait nuire à l’économie par la création d’un
climat d’incertitude. Mais, de toute évidence, l’approche de Harper cause de
jour en jour des effets de plus en plus désastreux à l’économie.

 

Pendant ce temps, des
négociations sur les changements climatiques ont lieu actuellement en Pologne, en
lien avec la
Convention-cadre des Nations Unies sur les changements
climatiques. Les discussions seront d’ailleurs de la plus grande importance du
10 au 13 décembre. Mon vœu le plus cher serait que les instructions de
négociation données à la délégation canadienne viennent d’un gouvernement de
coalition formé de partis qui soutiennent la prise de mesures concrètes pour faire
face à la crise climatique. Nous disposons d’une certaine marge de manœuvre,
mais il nous reste très peu de temps.

 

Participez aux
rassemblements qui se tiendront jeudi. Écrivez des billets de blogue sur les
sites des principaux médias. Écrivez à votre député (peu importe son parti). Écrivez
aussi à la gouverneure générale à l’adresse suivante : info@gg.ca. Signez la pétition qui se trouve à l’adresse www.coalitionprogressiste.ca. Visitez
le site Web www.sauvonsnotredemocratie.ca.
Près d’un million de Canadiennes et de Canadiens ont voté pour les Verts. Ces
derniers répondent maintenant à l’appel de la coalition qui voit actuellement
le jour. Pour le bien des emplois et de l’économie du Canada ainsi que de la
survie de notre planète, appuyez la coalition.

 

Elizabeth May, O.C., est chef du Parti Vert du Canada (www.partivert.ca). Nous remercions M. Richard
MacArthur de Proactive Imaginations for Hire pour son travail créatif lié à ce billet de blogue.
Cet article est paru d’abord sur le site Web www.rabble.ca dans sa version originale anglaise,
intitulée « We're better. Off with Harper. »