Sur la route...

Elizabeth May

J’arrive à peine à me rappeler de tous les événements survenus et de tous les kilomètres accumulés depuis la rédaction du dernier article pour mon blogue...

Au cours de la dernière semaine seulement, j’ai participé à la Pride Parade de Toronto, enfourché mon tricycle pratiquement invisible sous les guirlandes de fleurs à la parade de la fête du Canada à Westville, en Nouvelle-Écosse (chez moi!), et monté à l’estrade d’honneur pour assister à la parade du Stampede de Calgary.

Elizabeth May Stampede ParadeJe suis la seule chef d’un parti fédéral à avoir rencontré le candidat républicain à la présidence des États Unis, John McCain, lors de son passage à Ottawa (les autres semblaient effrayés de la perception qu’aurait pu créer cette rencontre). Pour briser un peu la glace, je lui ai lancé ceci : « À titre de chef du Parti Vert du canada, je pourrais être la prochaine première ministre du Canada, du moins théoriquement, et je comprends que, théoriquement, vous pourriez être le prochain président des États Unis, j’ai donc pensé que nous devions nous rencontrer. » Il a éclaté de rire. Puis nous avons parlé du climat.

J’ai eu la chance de passer quatre magnifiques journées dans une de mes provinces préférées, Terre-Neuve-et-Labrador, où des gens nous ont même abordé dans la rue pour adhérer au Parti. J’ai aussi rencontré un groupe de citoyennes et de citoyens à Cornwall, en Ontario, engagés dans un projet visant à nettoyer le fleuve Saint-Laurent.

J’ai aussi pleuré de soulagement après le sauvetage dramatique de la présidente d’honneur des Verts mondiaux, Ingrid Betancourt.

Chaque fois qu’une expérience mérite d’être mentionnée brièvement – ou longuement – dans mon blogue, je cours vers une nouvelle expérience.

Elizabeth May flipping pancakes at the Chinook pancake breakfastMon expérience canadienne la plus typique ces derniers temps a certainement été de me rendre au stationnement du Chinook Mall, à Calgary, à 7 h du matin pour le fameux déjeuner de crêpes du Chinook – avec plus de 10 000 autres personnes! – vêtue de mon costume « Western » (avec le chapeau blanc qu’on m’a remis il y a quelques années lorsque Calgary m’a accueillie, les bottes de cowboy que m’a données notre candidate de Wild Rose, Lisa Fox, et un foulard vert). Je me suis dévouée corps et âme pendant plusieurs heures à préparer des crêpes (en tant qu’ancienne propriétaire et cuisinière d’un restaurant, j’ai tendance à m’investir à fond dans ce genre de travail; c’était en fait mon troisième déjeuner de crêpes du Stampede, et certainement pas le dernier!). À 9 h 30, l’organisatrice de l’Alberta Danielle Roberts m’a attirée vers les toilettes des femmes du centre d’achat où nous nous sommes empressées de nous changer pour aller assister à notre prochain événement – l’inauguration de la plus grande mosquée au Canada.

La mosquée Baitan Nur a été construite par la communauté islamique Ahmadiyya. J’étais assise juste derrière Art Hanger, le député de la circonscription qui accueille ce superbe joyau architectural. (Il portait encore son costume de cowboy.) J’étais aussi assise à côté du chef du Parti libéral de l’Alberta, Kevin Taft, et derrière la députée de Vancouver Hedy Fry. Danielle et moi étions assises la tête recouverte d’un foulard, vêtues d’un robe longue et sans bottes de cowboy. Nous étions là aussi pour célébrer le Canada. D’ailleurs, le premier ministre nous a fait un discours avant de partir pour le sommet du G8, tout comme les maires, les députés, Stéphane Dion et, surtout, le calife Hazrat Mirza Masroor Ahmad, chef de la communauté musulmane internationale Ahmadiyya. Sa sainteté a dit très clairement qu’aucun croyant musulman digne de ce nom ne pouvait prendre part à des actes de violence ou causer des torts à d’autres êtres humains. Son message en était un de paix et d’unité.

J’ai ressenti ce sentiment d’amour inclusif du pays et des gens au fil de tous ces événements, si divers et pourtant si similaires à la fois, de la parade de la fierté des lesbiennes et des gais de Toronto à la fête du Canada du comté de Pictou, en passant par le Stampede de Calgary. Ils puisent tous leur force et leur énergie dans le dévouement des bénévoles de la collectivité. Ils sont tous le fruit de longs mois de travail acharné dans le seul but de partager ce qu’ils souhaitent célébrer dans leur collectivité. Qu’il s’agisse des fanfares de cornemuses de la Nouvelle-Écosse ou des chars flamboyants de la Pride Parade, des 100 femmes merveilleuses, des anciennes reines et princesses du rodéo qui se sont jointes à la parade du Stampede de Calgary, nous sommes tous des Canadiennes et des Canadiens et faisons tous partie de collectivités qui nous accueillent et nous appuient.

Protéger cette planète et toutes ces collectivités qui l’habitent est la motivation première de notre parti. S’arrêter un peu pour célébrer toute cette diversité et cette joie est ce qu’il y a de plus intéressant quand on est chef de parti.