Journée mondiale de l’eau : les eaux canadiennes en péril

OTTAWA – Le Parti vert du Canada célèbre aujourd’hui la Journée mondiale de l’eau des Nations Unies. Cette journée nous donne l’occasion de réfléchir à l’importance de l’eau douce dans nos vies et à la manière de la protéger et de la préserver. Cette année, les célébrations revêtent une double importance, puisque l’ONU a proclamé 2013 « Année internationale de la coopération dans le domaine de l’eau ».

Malheureusement, cette journée nous rappelle également les menaces qui pèsent sur cette ressource naturelle vitale et les récentes attaques du gouvernement à son égard, comme c’est le cas pour de nombreux enjeux liés à notre environnement.

« Le Canada n’a aucune stratégie nationale pour prendre en charge les menaces urgentes qui guettent notre société en ce qui a trait à l’eau », déplore la chef du Parti vert et députée de Saanich—Gulf Islands Elizabeth May. « Notre Politique fédérale relative aux eaux, qui remonte à plus de 20 ans, n’a jamais été mise en œuvre. Nous pourrions faire face aux défis posés notamment par les changements climatiques, la contamination, les pénuries et les pressions pour exporter notre eau douce en appliquant dès aujourd’hui les excellentes directives contenues dans cette politique. »

Au mois de mai 2012, le Forum for Leadership on Water, un regroupement d’universitaires, d’ONG et de spécialistes en matière de politique sur les eaux retraités de la fonction publique, publiait un rapport dénonçant l’état de « paralysie » dans lequel se trouvait le Canada face aux menaces grandissantes qui mettent en péril notre eau douce après des décennies de négligence politique et de compressions budgétaires.

Depuis, la situation s'est aggravée avec la promotion agressive des conservateurs au profit des industries extractives marquée par la fin des évaluations environnementales crédibles, l'éviscération de la Loi sur les pêches et la quasi-élimination de la Loi sur la protection des eaux navigables, de telle sorte que la majorité de nos lacs et rivières sont désormais vulnérables au développement.

Même les Grands Lacs sont en danger. « Les Grands Lacs, qui contiennent 95 p. 100 de l'eau douce de surface de l'Amérique du Nord, soit 20 p. cent des réserves mondiales d’eau douce, sont sans cesse menacés par la pollution engendrée par les changements climatiques, par l’extraction excessive, par les espèces envahissantes et par la perte de zones humides », a dit la porte-parole des verts en matière d’énergie et de ressources naturelles Cathy MacLellan. « Pendant que le sud et le Midwest des États-Unis sont aux prises avec de graves pénuries d’eau, la législation déficiente rend les ressources d’eau douce partagées des Grands Lacs ainsi que celles du Canada vulnérables aux exportations d’eau en vrac. »

Des rapports récents selon lesquels la santé du lac Érié serait à nouveau gravement hypothéquée – après une mort évitée de justesse dans les années 1970 et un retour à la vie lent et précaire – sont préoccupants. Un peu plus tôt cette année, le Global Nature Fund qualifiait le lac Winnipeg de « Lac le plus menacé de la planète en 2013 ». La multiplication de la quantité d'algues bleu-vert provoquée par les pesticides et le déversement des eaux usées agricoles empoisonne le lac.

Pendant ce temps, une multitude de petits lacs d’eau douce servent de décharges de produits toxiques. Le ministre des Pêches a autorisé le reclassement de certains lacs dans la catégorie « dépôts de résidus miniers ». Cela a pour effet d’exempter les sociétés minières de l’obligation de bâtir des bassins de résidus miniers conçus pour protéger les réseaux hydrographiques naturels et les poissons.

Nos zones humides sont également en péril. « Le Canada renferme environ 25 p. cent des zones humides de la planète – lacs, rivières, marais, prairies humides et tourbières », a dit la porte-parole des verts pour les pêches Janice Harvey. « D’un point de vue historique, nous avons toujours joué un rôle central au chapitre de la protection internationale des milieux humides. Avec l’éviscération de la Loi sur les pêches et l’exploitation agressive des sables bitumineux de l’Alberta, ce n’est plus le cas aujourd’hui. »

« La situation précaire de nos ressources d’eau douce est attribuable à plusieurs facteurs, qui auraient pu être éliminés si des mesures avaient été prises plus tôt », a déploré Mme May. « À présent, le combat pour limiter l’augmentation de la température moyenne mondiale est crucial si nous voulons préserver ces ressources pour les générations futures. » 

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Renseignements :
Kathleen O’Hara
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