Harper profite de la longue fin de semaine du mois d’août pour changer les règles

OTTAWA – Le vendredi 3 août 2012, le ministre de l’Environnement Peter Kent envoyait une lettre à la Commission d’examen conjoint du projet Enbridge Northern Gateway, qui prévoit la construction d’un pipeline double sur plus de 1100 kilomètres entre les sables bitumineux de l’Alberta et Kitimat, Colombie-Britannique. La lettre, cosignée par le chef de l’Office national de l’énergie, fixe de nouvelles règles ainsi qu’une date butoir d’ici laquelle la commission devra présenter son rapport. Ainsi, à moins qu’Enbridge ne retarde le processus en tardant à répondre aux demandes d’information de la Commission, l’évaluation environnementale et le rapport devront être déposés au plus tard le 31 décembre 2013.

« Le moment choisi par Peter Kent, soit le vendredi de la longue fin de semaine du mois d’août, pour annoncer les nouvelles règles touchant les travaux de la Commission démontre une fois de plus son mépris pour les préoccupations du public », a dit la chef du Parti vert du Canada et députée de Saanich—Gulf Islands Elizabeth May. « De toute évidence, le premier ministre Harper poursuit sur sa lancée et ne souhaite pas prendre en compte l’opinion des Canadiennes et des Canadiens en ce qui a trait à l’exécution de son programme axé sur le pétrole. »

Un nouveau mémorandum d’accord entre le ministère de l’Environnement et l’Office national de l’énergie précise également que le gouverneur en conseil – le cabinet conservateur, obsédé par les projets de pipelines – prendra la décision finale quant à l’évaluation environnementale de l’Office.

« Lorsque les conservateurs ont éviscéré la Loi sur les pêches et abrogé la loi sur l’évaluation environnementale pour la remplacer par une loi faible et édulcorée, afin de paver la voie à l’érection de pipelines destructeurs et à la mise à flot de superpétroliers en eaux périlleuses, ils se sont servi du mégaprojet de loi C‑38 pour enlever tout pouvoir à la Commission d’examen », a souligné May. « Comment la Commission peut-elle demeurer objective, réunir tous les faits et faire un travail exhaustif avec un échéancier aussi étroit et un cabinet prêt à casser toute décision qui irait à l’encontre des vœux de l’industrie pétrolière? L’obligation de respecter cette date butoir et ce nouveau processus traduit bien le mépris du premier ministre pour l’opinion du gouvernement de la Colombie‑Britannique. »

Lorsque le cabinet aura approuvé le projet Northern Gateway, l’Office national de l’énergie aura pour directive de délivrer le certificat d’agrément dans les sept jours, démontrant une fois de plus la volonté des conservateurs de Harper d’accélérer le projet de pipeline Northern Gateway. Bien entendu, cela signifie également que les eaux tumultueuses de Kitimat verront bientôt apparaître une flotte de superpétroliers, qui servira à expédier le pétrole brut – et d’éventuels emplois – des sables bitumineux vers la Chine.

Des révisions ont également été apportées au mémorandum d’accord entre le ministère de l’Environnement et l’Office national de l’énergie pour le rendre conforme à la nouvelle réalité juridique créée par le projet de loi C‑38 en matière d’évaluations environnementales. Ces révisions portent notamment sur l’ajout d’un article qui semble blâmer l’environnement – une « catastrophe naturelle » ou « acte de Dieu » – pour tout problème que pourrait éventuellement rencontrer le très précaire pipeline Northern Gateway.

« Le mépris de M. Harper pour notre processus démocratique, nos lois, le gouvernement provincial, les Premières Nations et notre environnement atteint chaque jour de nouveaux sommets. Non seulement a-t-il tronqué le processus d’évaluation environnementale, mais il compte bien se laver les mains d’éventuels dommages qui pourraient survenir. C’est assez incroyable comme scénario! »

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Renseignements :
Debra Eindiguer
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