Harper souligne le Mois national de l’histoire autochtone avec des compressions

OTTAWA – Cette année, le Mois national de l’histoire autochtone est marqué par des compressions profondes et cruelles qui touchent à peu près tout, de la protection de l’environnement dans les collectivités des Premières Nations ou près de leurs terres ancestrales aux programmes de santé des Autochtones.

 

« Comme c’est le cas pour toutes les Canadiennes et tous les Canadiens cette année, les communautés autochtones du Canada commencent le mois de juin dans l'incertitude quant à l’avenir de leur environnement sauvage, leurs soins de santé et leur démocratie », a dit la chef du Parti vert du Canada et députée de Saanich—Gulf Islands, Elizabeth May. « Le chef national de l’Assemblée des Premières Nations, Shawn A‑in-chut Atleo, dénonce le projet de loi C‑38, qu’il considère comme une attaque calomnieuse contre les droits constitutionnels des Premières Nations.

« La limitation des consultations avec les Premières Nations dans le processus d’évaluation environnementale, l’éviscération de la Loi sur les pêches, le relâchement de la surveillance des effluents de fabrications des pâtes et papiers et des mines, l’ouverture d’une portion fragile de l’Arctique à l’exploration pétrolière et gazière et, bien entendu, le projet de pipeline et de superpétroliers Northern Gateway illustrent bien la détermination des conservateurs de Harper à mettre en péril les premiers citoyens du Canada. »

Affaires autochtones et Développement du Nord Canada subira une ponction de 26 millions de dollars cette année, de 60 millions en 2013 et de 165 millions en 2014. Bien que le budget prévoit 275 millions de dollars pour l’éducation, ce n’est finalement que menue monnaie lorsque l’on sait qu’une centaine d’écoles situées dans les réserves sont insalubres et ont un besoin criant de rénovations.

Le gouvernement a également promis 165 millions de dollars par année pendant deux ans pour bâtir ou rénover l’infrastructure de traitement des eaux et des eaux usées, ce qui encore une fois est inadéquat. Le Canada compte à peine 12 stations de surveillance de la qualité de l’eau pour ses 3000 collectivités des Premières Nations et une seule station fédérale opère en aval des sables bitumineux, essentiellement pour surveiller la pollution issue de la fabrication de pâtes et papiers.

 

L’Institut des statistiques des Premières Nations a vu son budget amputé. L’Institut permettait aux collectivités des Premières Nations de centraliser les données de manière sûre et confidentielle. 

 

Santé Canada a éliminé la totalité du budget de l’Organisation nationale de la santé autochtone (ONSA), qui sera contraint de fermer ses portes le 30 juin après 12 années d’activité. Le mandat d’ONSA consistait à défendre et à promouvoir les besoins de santé des Premières Nations, des Métis et des Inuits.

Les compressions budgétaires touchant les services et les systèmes de soutien autochtones surviennent à une époque où le taux de suicide est onze fois supérieur à la moyenne nationale chez les Inuits et sept fois plus élevé chez les Autochtones », a souligné May. « Un enfant autochtone sur quatre vit dans la pauvreté, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des réserves, tant en région urbaine qu’éloignée des grands centres. »

Même le rapporteur spécial des Nations Unies pour la sécurité alimentaire Olivier De Schutter était scandalisé après avoir visité des collectivités autochtones éloignées au Manitoba et en Alberta; il a qualifié la situation dans les réserves autochtones de « désespérée ».

« Sur le plan national et international, la façon dont le Canada traite les collectivités autochtones est un scandale », a dit May.

« Le Canada a signé la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones pas plus tard que l’année dernière, en juin, mais cet engagement à respecter leurs droits n’a rien donné pour la majeure partie de 2011 et de 2012 », a dit Lorraine Rekmans, porte-parole des verts pour les affaires autochtones. « Les conditions désespérées et scandaleuses dans lesquelles vivaient les gens d’Attawapiskat l’hiver dernier ont été révélées au grand jour, et ce, bien après que le Canada se soit engagé à bâtir un avenir dans lequel les familles et les communautés autochtones du Canada sont autosuffisantes et prospères et vivent dans un milieu sûr et sain.

« Le Mois national de l’histoire autochtone est l’occasion pour nous tous de tirer des leçons de nos erreurs passées et de concevoir un avenir meilleur en rectifiant la relation du Canada avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis. Cette réflexion sur le passé nous obligera à jeter un regard triste sur les politiques racistes et coloniales qui ont marqué notre histoire, mais elle devrait également nous donner le droit d’espérer que le Canada respectera ses promesses et réparera ses torts. »

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Renseignements :
Debra Eindiguer
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