Des pertes d'emploi locales pendant que l'ONÉ favorise les intérêts étrangers

OTTAWA – Le Parti vert du Canada craignait aujourd'hui qu'une décision
de l'Office national de l'énergie (ONÉ) et de Kinder Morgan Canada, qui
opère le pipeline Trans Mountain d'Edmonton à Burnaby,
Colombie-Britannique, provoque la fermeture de la raffinerie Chevron située à
Burnaby. En effet, Kinder Morgan a reçu le feu vert de l'ONÉ pour lancer un
appel d'offres pour ses services de transport par pipeline et certains
craignent que Chevron ne soit victime de la surenchère d'investisseurs
étrangers, une situation qui se traduirait par une baisse de la quantité de
pétrole raffiné localement pour le marché local et des pertes d'emploi locales.
En outre, l'augmentation des quantités de pétrole expédiées à partir du port de
Metro Vancouver provoquerait une hausse de l'achalandage du trafic pétrolier dans
le littoral.

« L'énorme appétit des super raffineries situées en Inde et en
Chine fait en sorte que Chevron sera victime de la surenchère des investisseurs
étrangers et ne sera plus en mesure d'assurer l'approvisionnement de sa propre
raffinerie. Cela provoquerait inévitablement sa fermeture et la perte d'emplois
occupés par des travailleurs canadiens hautement qualifiés », a dénoncé la
chef des verts et députée de Saanich—Gulf Islands Elizabeth May.

« L'ONÉ n'a pas tenu compte du moratoire sur les pétroliers dans
le littoral de la Colombie-Britannique. L'expédition de pétrole à partir de
Burnaby bénéficie d'une clause de droit acquis depuis l'instauration du
moratoire en 1972, mais quintupler le trafic pétrolier et expédier des emplois
canadiens en même temps que le pétrole brut est une pratique qui doit cesser »,
a dit May.

À l'heure actuelle, le Trans Mountain Pipeline de
Kinder Morgan transporte du pétrole brut et des produits pétroliers
raffinés depuis Edmonton jusque dans la région de Vancouver et Puget Sound,
et la canalisation principale se rend jusqu'au terminal de Burnaby. Le pétrole
brut sert à alimenter la raffinerie Chevron de Burnaby ou est expédié à
l'étranger à bord de pétroliers et transite par le terminal maritime de Westridge,
dans le Port Metro Vancouver. La raffinerie Chevron. qui a ouvert ses
portes à Burnaby en 1935, raffine du pétrole brut pour le transformer en
produits pétroliers comme de l'essence, du diesel, du carburant aviation et de
l'asphalte et alimente environ le tiers du Lower Mainland de la
Colombie-Britannique en carburant de transport.

« Le problème est que l'ONÉ ne tient pas compte des emplois
canadiens lorsqu'elle évalue les pipelines pour l'exportation du pétrole
brut », a déploré May. « Nous devrions assurer notre propre
approvisionnement en pétrole au lieu d'envoyer notre pétrole brut à
l'étranger. »

Russ Day, un représentant du Syndicat canadien des
communications, de l'énergie et du papier (SCEP) a expliqué que Chevron avait
récemment perdu une soumission pour 20 000 barils de brut par jour
auprès du pipeline de Kinder Morgan, ce qui représente environ le tiers de
la capacité de production maximale de la raffinerie. M. Day a dit que le
Syndicat, qui représente environ 140 travailleurs de la raffinerie
Chevron, avait été prévenu qu'il serait contraint de réduire ses activités dès
le mois de mars.

Kinder Morgan Canada songe également à demander à l'ONÉ
d'approuver la transformation du pipeline Trans Mountain en double
pipeline, ce qui porterait sa capacité de transport à plus du double, soit de
300 000 à 700 000 barils par jour. Si la totalité du volume
est ouverte aux soumissions étrangères, Chevron, dont la capacité maximale atteint
55 000 barils par jour, sera certainement victime de la surenchère
d'investisseurs étrangers. La capacité accrue du pipeline, la diminution du
brut raffiné à Burnaby pour les marchés locaux et l'augmentation des cargaisons
de pétrole expédiées au terminal de Westridge provoqueront une hausse
substantielle du trafic pétrolier dans le Port Metro Vancouver.

« Le Parti vert du Canada, le SCEP et une multitude d'autres
intervenants ont affirmé à maintes reprises qu'il fallait doter le Canada d'une
stratégie d'énergie nationale. Sans une politique nationale collaborative et
intégrée, qui comprend la sécurité énergétique, la compétitivité, l'énergie
renouvelable et la gestion des émissions de gaz à effet de serre, nous
continuerons d'assister à l'élimination de nos emplois canadiens, à l'exportation
de nos ressources et à la mise en péril de nos écosystèmes », a dit May.

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Renseignements :
Rebecca Harrison
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613-614-4916