Premier billet de blogue en direct de la CdP 17 de Durban

Elizabeth May

J'écris ces lignes en direct de la séance plénière de la CdP 17 de Durban. J'ai eu l'agréable surprise en arrivant d'être accueillie au sein de la délégation de Papouasie-Nouvelle-Guinée, avec accréditation en règle. Voilà déjà longtemps que j'admire la délégation de la PNG. Fait notable, ce fut la PNG et le chef de sa délégation, Kevin Conrad, qui tinrent tête à l'administration Bush à la CdP 13 de Bali. Beaucoup souhaitaient adopter le Plan d'action de Bali pour instaurer progressivement une seconde période d'engagement aux termes de Kyoto, mais le gouvernement des États‑Unis bloquait l'accord. Conrad, pour la délégation de la PNG, a marqué cette rencontre en ordonnant aux États‑Unis : « faites preuve de leadership ou faites de l'air. » Fait pour le moins inhabituel, sa remarque a été accueillie par de longs applaudissements contraires à toute règle de bienséance diplomatique. Les États‑Unis ont reculé et laissé la voie libre à l'adoption du Plan d'action de Bali.


Cela me rappelle que certains ignorent le fait que les accords de l'ONU requièrent le consensus, voire l'unanimité. C'est pourquoi l'administration Bush était en mesure de faire obstacle au progrès pour tout le monde. Le Canada peut également user de ce pouvoir aujourd'hui.


À l'aube de la deuxième semaine de négociations de la CdP 17, j'ai l'impression que les choses vont très mal. Ce qui est sur la table est bien peu comparativement aux mesures concrètes qui doivent impérativement être adoptées pour éviter une augmentation supérieure à 450 parties par million et une hausse de la température moyenne mondiale de plus de 2 degrés Celsius. En présumant que vous connaissez déjà les gestes nuisibles posés par le Canada, laissez-moi vous parler des gestes répréhensibles des États‑Unis. Les États‑Unis ont suggéré que pour le début de la seconde phase de Kyoto, après 2012, nous devrions nous accorder une « période de réflexion » et prévoir de nouvelles actions pour 2020. C'est un peu comme si un officier supérieur de l'équipage du Titanic faisait valoir que, au lieu de déployer les bateaux de sauvetage, les passagers pourraient suivre un cours de yoga. Nous n'avons pas de temps à perdre en atermoiements et en remises de toute sorte.


Je vous reviens là-dessus un peu plus tard.