Extraits du discours donné par le président bolivien Evo Morales à la CdP16

Elizabeth May

« Pourquoi sommes-nous réunis à Cancún? Pour donner espoir aux gens de notre planète. Nous sommes ici pour déterminer comment nous parviendrons à abaisser la température mondiale.


(...)


« La Terre est malade, blessée, et au cours des dernières années, nous avons ressenti les convulsions de notre planète. Nous avons une responsabilité envers la nature, envers notre mère nourricière, la Terre, et nous sommes ici pour trouver des réponses – pour déterminer ce que nous pourrons dire aux gens de la Terre... au lieu de cela, nous assistons à une répétition de ce qui a été dit à Copenhague. Les échecs ne sont pas ceux des gens de notre planète, mais ceux des dirigeants de notre monde.


« Nous devons abaisser la température. Tous, sans exception, nous devrons être à la hauteur des espoirs des millions de familles victimes du réchauffement climatique.


« Pourquoi ne pas écrire une page de l’histoire, ici, à Cancún? Redonnons espoir aux gens de notre planète.


« Pourquoi ne pas prendre nos responsabilités pour nos enfants et les enfants de nos enfants? Nous devons changer nos politiques. Nous devons nous attaquer à la racine du réchauffement climatique. Certes, les répercussions sont graves, mais les causes du réchauffement climatique le sont tout autant.


(...)


« Nous devons trouver le moyen de respecter une seconde période d’engagement aux termes de Kyoto. La température se situe à l’heure actuelle à 0,8 degré Celsius et il faut la réduire.


« Pour une famille privée d’eau et privée d’ombre parce les pluies acides tuent les arbres. Si nous, qui sommes réunis à Cancún aujourd’hui, rejetons le Protocole de Kyoto, nous serons responsables d’un écocide, qui est l’équivalent d’un génocide.


(...)


« Nous avons l’obligation d’entendre les appels urgents des gens de notre planète. Nous ne pouvons pas trouver le moyen, derrière des portes closes, d’imposer des textes qui trahissent les pensées et les opinions de nos gens.


« Le meilleur moyen d’éradiquer et de réduire la pauvreté consiste à réduire la température de la Terre. La première conférence mondiale des peuples sur le réchauffement climatique et sur les droits de la Terre, notre mère (Cochabamba).


« Imaginez un peu un monde où les températures oscillent entre 2 et 4 °C, alors qu’avec à peine 0,8 °C nous connaissons déjà de graves répercussions.


« Nous devons défendre les droits de la Terre, notre mère. L’être humain ne peut pas survivre sans sa mère, la Terre, sans notre planète. Mais la planète pourra toujours survivre sans nous.


« La planète, les forêts ont des droits.


« Il y a de cela plusieurs années, l’ONU nous a donné la Déclaration universelle des droits de l’homme, puis les droits du travail, les droits civils et enfin, les droits des peuples autochtones. L’heure est venue de défendre les droits de notre mère, la Terre.


« L’heure est venue de créer un tribunal international pour défendre la justice climatique... nous devons défendre les droits de notre planète.


« Nous sommes ici pour sauver le monde. Nous ne sommes pas ici pour reléguer la nature au simple rang d’actif. Les forêts sont sacrées pour tous les peuples du monde. Nous ne sommes pas réunis ici pour sauver le capitalisme. 


(...)


« Je demeure persuadé que si nos gouvernements ne le font pas, ce sont les peuples de la Terre qui prendront les choses en main. Nous devons être porteurs d’espoir pour les générations futures.


« Nous devons prendre nos responsabilités. Ce sont les gens qui sont importants, pas les entreprises.


« Nous devons protéger l’humanité en protégeant d’abord la Terre. »