Sixième jour de campagne

Elizabeth May

Il ne faut
pas beaucoup de temps pour que les jours commencent à se confondre. L’énergie
constante d’une campagne électorale prend possession de la vie normale en
l’espace d’une seconde (cela ne veut cependant pas dire que ma vie avant le
déclenchement des élections avait une quelconque ressemblance avec la normalité).

La bombe
qui a mis le feu à notre campagne fut l’annonce que le désormais fameux
« consortium » avait décidé de m’exclure des débats des chefs.
C’était mardi.

Je suis
émue de recevoir l’appui d’autant de Canadiennes et de Canadiens. J’aimerais
pouvoir écrire personnellement aux milliers de personnes qui m’ont témoigné
leur appui pour les remercier d’avoir communiqué avec nous et de nous avoir
transmis leurs messages. Je me réjouis d’avoir l’appui de plusieurs grands
quotidiens –Victoria Times Colonist,
Vancouver Sun, Ottawa Citizen, Edmonton Journal, Chronicle Herald et La Presse, pour ne nommer que ceux-là.
Je me réjouis également de l’appui d’éminentes personnalités canadiennes, dont
Judy Rebick et rabble.ca, Margaret Atwood, Raffi, l’ancien directeur
d’Élections Canada Jean-Pierre Kingsley, Andrew Coyne,
Rick Mercer, Tom Axworthy, Elly Alboim, Ron Wright,
Farley Mowat et, hier, l’ancien premier ministre conservateur
Joe Clark
. (Nommer des gens est risqué. Les témoignages d’appuis nous
parviennent des quatre coins du pays, et je suis certaine d’oublier de nommer plusieurs
personnes qui méritent toute ma reconnaissance.)

Le soutien
du YWCA est très apprécié, et j’adore leur titre : « Qui a peur
d’Elizabeth May cette fois?
 » J’apprécie aussi l’invitation de CHCH
et de CHEK TV, qui ont offert d'organiser une autre série de débats à cinq
chefs.

La réaction
de l’ombudsman de CBC/Radio-Canada devrait amener les dirigeants à réfléchir à
leur décision. L’étau se resserre peu à peu sur le consortium. Ses dirigeants
s’accrochent désespérément à un semblant d’argument, mais n’ont pas encore
réussi à fournir de raison convaincante ou de raisonnement crédible.

Merci aux
dizaines de milliers d’entre vous qui réclament la démocratisation des débats.

Aujourd’hui,
c’est le poisson d’avril. Peut-être que le consortium décidera d’abandonner sa
blague prématurée et laissera la campagne électorale fédérale suivre son cours,
ce qui comprend un échange d’idées inclusif et équitable.