
Promotion d’une société juste
Dans une société juste, chacun participe librement et bénéficie de façon équitable des biens publics communs, sans parti pris ni discrimination. Certes, nous avons fait d’énormes progrès dans l’atteinte de cet objectif, mais nous ne pouvons pas tenir pour acquis les gains réalisés et il reste encore beaucoup à faire. La justice sociale est l’un des six piliers du Mouvement vert. Nous estimons donc qu’il est crucial de placer l’équité au centre de l’élaboration des politiques.
Promotion de l’égalité des genres

La violence sexiste désigne tout acte de violence perpétré ou menace proférée contre une personne en raison de son sexe, de son identité ou de son expression de genre ou de son identité de genre présumée. Au Canada, la violence sexiste touche de façon disproportionnée les femmes, les filles et les personnes de diverses identités de genre.
Les statistiques compilées par le Réseau de justice pour les victimes et la Fondation canadienne des femmes montrent qu'environ 362 000 enfants sont témoins ou victimes de violence familiale chaque année. Chaque jour, plus de 3 000 femmes (avec leurs enfants) utilisent un refuge d'urgence pour échapper à la violence familiale, tandis qu'environ 200 femmes (et leurs enfants) sont refoulées parce que les refuges affichent complets. Tous les six jours en moyenne, une femme au Canada est tuée par son partenaire intime.
La violence familiale représente environ 12 pour cent de tous les crimes violents et, puisque moins d'un quart de tous les incidents sont signalés à la police, le nombre réel est beaucoup plus élevé. Le ministère de la Justice affirme que les coûts associés aux séquelles de la violence conjugale - visites à l'urgence, funérailles, coûts futurs comme la perte de revenu et coûts intangibles comme la douleur et la souffrance - totalisent 7,4 milliards de dollars annuellement. C'est inacceptable.
Un gouvernement vert prendra les mesures suivantes :
- Travailler avec les groupes de femmes et les organisations autochtones afin d’élaborer un plan d’action national détaillé pour mettre fin à la violence contre les femmes, les filles et les personnes de diverses identités de genre en prévoyant des fonds dédiés et en utilisant des données de référence.
- Mettre en œuvre toutes les recommandations découlant de l’Enquête sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées.
- Rétablir le Programme d’amélioration des maisons d’hébergement en allouant un financement de 40 millions de dollars sur quatre ans en vue d’élargir l’accès aux refuges. Selon les résultats antérieurs du programme, celui-ci pourrait créer ou rénover plus de 2 100 places dans des refuges de première étape et près de 350 places dans des maisons de transition.
- Accroître le financement pour appuyer les enquêtes et les condamnations dans les cas d’affaires de traite de personnes.

- Élaborer un plan d'action pour mettre fin à la violence à l'égard des femmes et des personnes de genres divers.
- Mettre en œuvre toutes les recommandations du rapport sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées.
- Rendre légale l'industrie du sexe.
- Interdire et condamner la pratique de la thérapie de conversion.
- Garantir l'accès à des soins de santé qui tiennent compte des sexospécificités.
- Exiger des installations accessibles et non sexistes dans tous les édifices fédéraux.
- Assurer le financement de la protection des langues autochtones en péril.
Protection des travailleuses et travailleurs du sexe
Le Parti vert appuie les droits des travailleuses et travailleurs du sexe afin de veiller à ce qu’ils soient en mesure de contrôler leurs conditions de travail, d’exercer leurs activités dans un environnement sécuritaire et sain et de disposer de recours judiciaires en l’absence de ces conditions. Pour les personnes pour lesquelles le travail du sexe est la seule option économique, notre politique consistant à établir un revenu de subsistance garanti pourrait leur offrir une solution de rechange économique.
Un gouvernement vert prendra les mesures suivantes :
- Réformer les lois sur le travail du sexe au Canada en mettant clairement l'accent sur la réduction des méfaits, compte tenu des dangers auxquels les travailleuses et travailleurs sexuels sont confrontés.
- Accroître le financement alloué aux organisations communautaires offrant des services aux personnes tentées par la prostitution en raison de leur dénuement économique.
Promotion des droits des communautés LGBTQI2+

« La politique n’est qu’une pièce sur l'échiquier du changement, mais c'est une pièce maîtresse. » [traduction]
Le mouvement de défense des droits des communautés LGBTQI2+ (personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres, queers, intersexuées, bispirituelles et autres) au Canada a fait d’énormes progrès dans un laps de temps relativement court. Les militants ont joué un rôle fondamental en faisant du Canada un chef de file sur le front du droit à l'égalité des LGBTQI2+ ̶ prestations et pensions versées aux conjoints de même sexe, langage anti-harcèlement et anti-discrimination ̶ en faisant la promotion d’un changement législatif progressif grâce à des campagnes publiques. Il reste cependant encore beaucoup à faire.
Le Parti vert a milité pour la légalisation du mariage entre personnes de même sexe dans les années 1980 et il a été le premier parti politique à le faire. Les Verts estiment que la liberté sexuelle consensuelle constitue un droit humain fondamental et que l’acceptation des membres des communautés et des identités LGBTQI2+ et la manifestation de sympathie à leur égard sont indispensables à une véritable justice sociale et à l’équité. Nous déclarons que l’identité de genre est une expérience individuelle propre à l'expression de genre de chaque personne, que chacun a le droit de définir son genre et de l’exprimer librement et que les personnes intersexuées ont le droit de vivre en ayant une autonomie corporelle complète. Nous déclarons que tous les jeunes gens méritent d'avoir accès à une éducation sexuelle et détaillée reposant sur une compréhension approfondie des diverses sexualités, des divers genres, de la biologie intersexe et du consentement éclairé.
Un gouvernement vert prendra les mesures suivantes :
- Abroger toutes les lois et politiques fédérales qui sont discriminatoires en raison de la sexualité, entre autres l’article 159 du Code criminel, et qui qualifient l’intersexualité d’anomalie, d’aberration, ou en tout autre terme désobligeant.
- Établir un programme de financement au sein de Santé Canada afin d’appuyer les organismes communautaires offrant des programmes ciblés de santé mentale et de bien-être aux jeunes LGBTQI2+, entre autres la prévention du suicide, le soutien par les pairs, la sortie du placard et le counseling.
- Financer des programmes communautaires d’éducation et de sensibilisation qui mènent à une meilleure compréhension de l’intersexualité et de la diversité des sexualités et des identités de genre, et des programmes d’aiguillage des personnes transgenres, non binaires et bispirituelles vers les services compétents.
- Mettre fin à l’interdiction discriminatoire de donner du sang.
- Interdire et condamner la pratique des interventions chirurgicales médicalement inutiles sur des enfants intersexués.
- Interdire et condamner la pratique de la thérapie de conversion, sous toutes ses formes.
- Assurer l’accès à des soins de santé sexuelle complets et à des soins de santé liés à l’affirmation du genre, entre autres les traitements hormonaux et les inhibiteurs d’hormones, et aux chirurgies de confirmation du genre.
- Faire en sorte que les personnes transgenres, non binaires et bispirituelles qui n’ont pas recours à la chirurgie soient en mesure de modifier la désignation de leur sexe, conformément à leur identité de genre, sur tous les documents officiels délivrés par le gouvernement fédéral.
- Travailler avec les services sociaux, les services aux collectivités, les centres d’hébergement de secours et d’autres organismes de première ligne pour s’assurer que tous les jeunes LGBTQI2+ bénéficient de soins et d’une protection.
- Veiller à ce que le recensement national vise à refléter la diversité des sexes et des genres et pose les bonnes questions pour assurer une collecte de données adéquate, sûre et efficace.
- Exiger des installations accessibles dans tous les édifices fédéraux, y compris des toilettes et des vestiaires neutres, tout en réaffirmant le droit des personnes transgenres, binaires et bispirituelles à utiliser les installations réservées au genre auquel elles s’identifient.
Protection des droits linguistiques des minorités
Nous célébrons cette année le 50e anniversaire de la Loi sur les langues officielles. Les principes énoncés dans cette loi historique ont été le fondement de l’article 16 de la Charte canadienne des droits et libertés, qui reconnaît que la communauté linguistique française et la communauté linguistique anglaise ont un statut, des droits et des privilèges égaux. Le respect et la protection de la Charte et de toutes ses valeurs sont non négociables. Le Parti vert s’engagera à défendre les deux langues officielles du Canada dans nos collectivités et à l’échelle du pays en prenant les mesures suivantes :
- Au cours de la première année de la prochaine législature, promouvoir et mettre en œuvre une Loi sur les langues officielles modernisée pour protéger les deux langues nationales.
- Assurer un financement pour protéger les langues autochtones qui risquent de disparaître au Canada.
- 30. Reynolds, Andrew. « The invisibility of transgender people in electoral politics around the world », NewStatesmanAmerica, le 2 novembre 2015, que l’on peut consulter à l’adresse : https://www.newstatesman.com/politics/elections/2015/11/invisibility-transgender-people-electoral-politics-around-world [consulté le 16 août 2019].