Vision verte

Elizabeth May

Laissons les idées politiques de côté pour un instant : je veux révéler dès maintenant aux Canadiennes et aux Canadiens ce que serait notre pays sous un gouvernement vert.

Après avoir assisté à la réunion mondiale des Verts qui s’est tenue le printemps dernier au Brésil, j’ai pu observer concrètement ce à quoi pouvait ressembler la coopération internationale. Il existe des partis verts dans plus de 90 pays dispersés aux quatre coins du monde. Nous avons fait partie de gouvernements de coalition en Allemagne, au Danemark et en Suède. Nous avons eu des représentants en Irlande, en Nouvelle-Zélande et en Australie. J’ai aussi vu les représentants des partis verts de Jordanie, d’Israël et d’Égypte s’asseoir ensemble durant leur pause, et cela m’a inspiré de croire qu'un réel mouvement qui se produirait à l’échelle planétaire pourrait changer le monde.

Les députés du Parti Vert qui siégeraient au Parlement travailleraient en collaboration avec des parlementaires honnêtes de toutes allégeances. Nous créerions une culture de respect ainsi qu’une éthique de responsabilité et d’obligation de rendre des comptes à l’intérieur de la Chambre des communes. Même avec l’aide de seulement quelques députés, je crois que le Parti Vert pourrait provoquer des changements importants, en poussant les autres partis à travailler de sorte à implanter l’Accord de Kelowna, en présentant des idées pour une économie saine axée sur l’environnement, en créant des soins aux enfants d’accès universel et en protégeant les acquis de notre système de soins de santé.

Si la plateforme du Parti Vert était mise de l’avant aujourd’hui, je crois que les Canadiennes et les Canadiens verraient rapidement s’accélérer la concrétisation de projets basés dans les communautés. Nous présenterions une vision nationale en matière de transport en commun, d’énergie et de tourisme. Nous mettrions sur pied une stratégie nationale en ce qui concerne l’eau, et toutes nos politiques seraient mises à profit pour créer le Canada que nous voulons. Ces stratégies nationales seraient des lignes directrices qui nous permettraient d'investir ensuite dans les petites entreprises, le développement des infrastructures et d’autres stimulants économiques.

Au cours de la première année de notre mandat, je crois que nous pourrions travailler à l’implantation de soins aux enfants de qualité, ce qui comprendrait l’aménagement de garderies en milieu de travail qui aideraient les membres des familles à se rapprocher les uns des autres. Nous pourrions également donner accès aux Canadiennes et aux Canadiens disposant d’un faible revenu à un réseau de transport en commun, en particulier dans les régions rurales, et mettre sur pied un système de soins médicaux pour payer les médicaments dont la population a besoin.

Au moyen de la translation de l’impôt, nous pourrions commencer instantanément à rendre notre économie plus écologique, en investissant dans des entreprises utilisant des sources d’énergie durables, en protégeant nos ressources naturelles et en nous assurant que nous pourrions toujours disposer de ces dernières dans l'avenir. Nous apporterions immédiatement des modifications au système fiscal de sorte que le fardeau supporté par les familles sans emploi ou à faible revenu soit allégé. Nous offririons aux couples mariés le partage des revenus, ce qui représente une politique fiscale plus juste. Nous utiliserions nos ressources et nos revenus pour aider les Canadiennes et les Canadiens à prospérer et à faire face aux changements climatiques.

À l'échelle internationale, nous entamerions les pourparlers avec nos alliés de l'OTAN, nos collaborateurs à l’ONU et les autorités au pouvoir en Afghanistan pour discuter de la stratégie à adopter afin de résoudre le conflit de façon pacifique, en nous concentrant sur l'aide au développement, la défense du pays et la diplomatie. Nous ne laisserions pas nos soldats participer à une mission dangereuse vouée à l’échec.

Nous nous engagerions à investir 0,7 % du PIB dans l’aide au développement international, comme demandé dans la campagne « Abolissons la pauvreté. » Nous commencerions le processus de retour du Canada dans son rôle de maintien de la paix et dans sa mission visant à mettre fin à la course aux armements.

Nous redeviendrions la voix de la justice sociale et de la paix mondiale dans les négociations internationales, en signant la Déclaration universelle sur les droits des peuples autochtones de l’ONU, en renouvelant notre engagement envers le Protocole de Kyoto, en préconisant le désarmement nucléaire, ainsi qu’en signant et en implantant la Convention de Rotterdam dans le but de protéger les pays en développement contre les importations de produits dangereux.

Ce ne serait là que le commencement, car il y a beaucoup d’éléments dans ce pays qui doivent changer immédiatement, ce qui va de la réforme électorale aux soins de santé préventifs, jusqu’à la réduction de la dette des étudiants.

Je parle de vision, car c’est ce qui est nécessaire pour donner de l'optimisme aux gens. Nous devons, en tant que Canadiennes et que Canadiens, prendre en considération cette campagne électorale et voter pour le changement et pour l'avenir. Nous avons nommé le document contenant nos politiques « Vision verte », car les politiques qu’il contient vont en effet toutes dans la même direction et représentent des solutions sensées qui nous aideront à devenir plus forts. La vision du Parti Vert est celle d’un monde meilleur, plus en santé, plus écologique et plus sécuritaire. Lorsque les gens ont une vision, ils peuvent accomplir beaucoup de choses.

Je désire demander à tous les partisans et candidats verts de penser aux valeurs durant cette campagne, celles que les Canadiennes et les Canadiens ont toujours embrassées : l’honnêteté, le courage et l’intégrité. Nous nous tournons tous les uns vers les autres pour poursuivre une vision, et nous partageons un objectif commun. L’enjeu de cette élection n’est rien de moins que de choisir de créer un monde meilleur.