Selon le Parti vert, le gouvernement fédéral devrait se préparer à la fermeture d'Enbridge 5 en élaborant des plans d’urgence et des options d’approvisionnement

OTTAWA — Le Parti vert du Canada appuie la décision de la gouverneure Gretchen Whitmer du Michigan de révoquer le permis d’Enbridge pour l’exploitation du double oléoduc qui traverse le détroit de Mackinac, parce qu’il pose un « risque déraisonnable » pour les Grands Lacs. La canalisation 5 d’Enbridge (Enbridge 5) transporte du bitume brut de l’Alberta et de la Saskatchewan vers Sarnia, en Ontario, en passant par le Michigan.

« Nous respectons la décision de la gouverneure Gretchen Whitmer de fermer Enbridge 5 », déclare la chef du Parti vert, Annamie Paul. « Nous savons que cette décision n’a pas été prise à la légère. Au contraire, les scientifiques du Michigan, les défenseurs de l’environnement et les nations autochtones répètent depuis longtemps qu’Enbridge 5 est une catastrophe annoncée. »

  • RISQUES POTENTIELS

« Les gens du Michigan se souviennent de 2010, lorsque Enbridge 6B a déversé plus de trois millions de litres de bitume dilué dans la rivière Kalamazoo – un des déversements de pétrole les plus importants et plus coûteux de l’histoire des États-Unis à survenir l’intérieur des terres. Pas étonnant qu’ils soient extrêmement sensibles aux conséquences dangereuses d’un déversement potentiel de la canalisation 5 et qu’ils aient élu une gouverneure qui, tout au long de sa campagne, a promis sa fermeture. »

Ce pipeline de 68 ans pose des risques structurels. Par exemple, on note que des tronçons sont incurvés et que les ancres de navires ont causé de la corrosion et des dommages. Tout cela peut provoquer des fuites de pétrole et toute fuite aurait de graves répercussions sur la région des Grands Lacs, notamment dans l’île Manitoulin et la péninsule Bruce, en Ontario. On estime à plus d’un milliard de dollars américains le coût du nettoyage advenant une rupture de cette canalisation. Et c’est sans compter que le nombre d’emplois menacés dépasse largement celui des emplois actuellement soutenus par le pipeline.

« Nous avons appris la semaine dernière que la Nation Anishinabek appuyait la décision de la gouverneure Gretchen Whitmer. Le gouvernement doit respecter les droits autochtones issus de traités dans toute décision concernant l’avenir de la canalisation 5. Ce serait une erreur d’invoquer le traité de 1977 sur l’oléoduc de transit au détriment des traités qui ont été signés il y a de nombreuses années avec les peuples autochtones.

  • SOLUTIONS POSSIBLES

« Nous sommes très sensibles au fait qu’une quantité importante du pétrole brut destiné aux raffineries canadiennes passe par la canalisation 5 et que de nombreux emplois sont liés à cet oléoduc, explique Mme Paul. Une question s’impose : existe-t-il des solutions raisonnables à la canalisation 5 qui permettraient de protéger les emplois et d’assurer l’approvisionnement? Il semble que oui. Bien sûr, une analyse indépendante est nécessaire pour cerner l’impact de la fermeture de la canalisation 5 sur les raffineries canadiennes, mais il semble que le réseau nord-américain d'oléoducs exploité par Enbridge et ses concurrents ait une capacité et une flexibilité pour répondre à la demande d’énergie dans la région des Grands Lacs sans l'apport d'Enbridge 5.

« Nous connaissons depuis des années l’intention de la gouverneure Gretchen Whitmer d’annuler la servitude pour la canalisation 5. Au lieu d’espérer qu’elle revienne sur une promesse électorale aussi importante ou que l’administration Biden intervienne, le Canada aurait dû prévoir des plans d’urgence. Le gouvernement aurait dû effectuer sa propre analyse de la sécurité énergétique, définir d’autres options d’approvisionnement et préparer son propre plan de sécurité énergétique. Voir une part aussi importante du pétrole brut du Canada acheminée dans un système vieillissant à risque d’être fermé par une gouverneure d’un autre pays n’était certainement pas une option acceptable ou viable. »

  • QUE DEVRAIT FAIRE LE CANADA?

« La date de fermeture approchant, ce n’est pas le moment d’alimenter la peur dans la population canadienne; il faut plutôt se faire rassurant. L’ambassadrice du Canada aux États-Unis a déjà déclaré qu’une fermeture potentielle, bien que sérieuse, ne constitue pas une menace pour notre sécurité énergétique. Nous savons également qu’Enbridge, Imperial et Suncor élaborent des plans d’urgence et que l’administration de l’aéroport Pearson a diversifié ses sources de carburant.

» Ce n’est pas le premier projet d’oléoduc à être bloqué entre les États-Unis et le Canada et ce ne sera pas le dernier. Le Canada a une réelle occasion de réorienter sa stratégie de subventions et d’investissements vers les technologies d’énergie propre créatrices d’emplois. Nous savons aussi que, pour chaque dollar investi, le secteur vert crée beaucoup plus d’emplois que le secteur des combustibles fossiles. En fait, une étude indépendante réalisée en 2017 a révélé que la mise hors service et le retrait de la canalisation 5 permettraient la création de 2188 emplois. Le succès de la future économie mondiale reposera sur l’énergie propre, d’où la nécessité de se positionner à l’avant-garde de cette transition pour assurer l’avenir de la main-d’œuvre du Canada. »

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