La Table ronde nationale dénonce l’élimination de l’organisme consultatif par le projet de loi C‑38

Vidéo: Conférence de presse - 7 juin 2012

OTTAWA – Cinq membres actuels et anciens membres de la Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie (TRNEE) ont réagi aujourd’hui au projet de loi C‑38, qui abroge la loi ayant donné son mandat à l’organisme consultatif de longue date. Ils ont présenté une lettre à Stephen Harper, signée par une vingtaine de membres présents et passé pour faire part de leurs préoccupations.

« La TRNEE est devenue un modèle à l'échelle internationale en rassemblant des intérêts divers, voire opposés, dans une atmosphère impartiale afin d’élaborer des idées et de générer des conseils précieux et viables en matière de politique », dit la lettre. « Elle a produit des rapports solides et bien documentés sur des enjeux prioritaires, offrant des solutions réalistes et novatrices fondées sur de la recherche et de l’analyse de grande qualité. Au fil des années, ces rapports ont provoqué des discussions et entraîné des changements fort nécessaires. »

Inspirée du fameux Rapport Brundtland, Notre avenir à tous, la TRNEE fut créée en 1988 par l’ancien premier ministre progressiste-conservateur Brian Mulroney. Elle reçut son mandat du Parlement en 1993. L’annulation de ce mandat fut proposée dans le budget de 2012 et mise en œuvre par le projet de loi C‑38.

La TRNEE a réuni un groupe distingué de chefs de file de l’industrie, d’universitaires, d’écologistes, de représentants des Premières Nations, de syndicats et de décideurs. L’organisme a aussi fait appel à des organismes experts, à diverses industries et à des personnes pour les aider à faire leur travail au nom des Canadiennes et des Canadiens.

Contrairement à ce qu’ont affirmé les conservateurs de Harper, qui estiment que la TRNEE peut facilement être remplacée, la lettre précise que « ce processus de collaboration unique ne peut être remplacé par de la recherche Internet ou de la consultation individuelle comme cela a été suggéré. » 

La lettre rappelle que la TRNEE a « contribué [son] expertise sur un vaste éventail de sujets comme l’énergie, l’eau, les pêches, la qualité de l’air, les changements climatiques, l'écologisation de la fiscalité et plus encore. Tous ces enjeux ont un impact direct sur la vie de toutes les Canadiennes et de tous les Canadiens. »

La lettre mentionne certaines façons dont la TRNEE a contribué à la politique canadienne, à la durabilité environnementale et à l’économie :

La Stratégie nationale du Canada en matière de friches industrielles, une stratégie novatrice utilisée pour restaurer des sites urbains contaminés, mise en œuvre dans plusieurs provinces et dont le gouvernement fédéral a tiré profit grâce aux recettes fiscales engendrées par les réaménagements;

La gestion des terres à bois de petite dimension et des transferts intergénérationnels. Ces travaux ont engendré des changements sur le terrain au Nouveau-Brunswick et dans d’autres provinces;

Les conclusions de la TRNEE en matière d’écologisation de la fiscalité ont mené à des améliorations quant au traitement des gains en capital issus du don de terres écosensibles.

Les personnalités suivantes participeront à la conférence de presse :

Jim MacNeill, secrétaire général de la Commission Brundtland; architecte et auteur principal du rapport intitulé Notre avenir à tous;

Bob Mills, ancien député de Red Deer (1993-2008), porte-parole principal des conservateurs (et de l’Alliance canadienne) en matière d’environnement (2001-2006); président du Comité de l’environnement (2006-2008);

Angus Ross, président, L & A Concepts (industrie de l’assurance);

Elizabeth May, chef du Parti vert du Canada et députée de Saanich-Gulf Islands;  vice-présidente de la TRNEE (1994-2001).

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Renseignements :
Debra Eindiguer
debrae1@rogers.blackberry.net
613-240-8921