En provenance du bureau d'Elizabeth May

Che(ère) partisan(e) vert,

Attachez vos tuques! La lecture de cette lettre sera ardue, mais restez avec moi jusqu'au bout. Vous constaterez qu’une bonne nouvelle suivra les mauvaises.

Le rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) de l'ONU publié en octobre dernier m'a frappé de plein fouet. Les conclusions du rapport n’étaient cependant pas inattendues. Je sais depuis des années, même avant la signature de l'Accord de Paris, que les engagements des pays pour réduire les rejets des gaz à effet de serre (GES) seront insuffisants pour atteindre les objectifs de Paris.

À Paris, les nations du monde se sont engagées à maintenir la température mondiale moyenne à 1,5 °C au-dessus de celle d’avant la révolution industrielle. Pour les négociations sur le climat à Paris, le GIEC avait toutes les statistiques pour justifier cette cible. Il était clair que l'impact combiné des promesses de tous les pays — même si elles étaient réalisées à temps — verrait les températures moyennes mondiales dépasser 2 degrés et potentiellement 3,7 degrés.

Donnez

Le plus récent rapport du GIEC portant sur cette cible de 1,5 degré stipule ceci – et ça fait froid au dos — :

  • Un monde à 1,5 degré est bien pire que ce que nous pensions. Même si la vie sur la Terre sera préservée, nous subirons tout de même des « perturbations climatiques » importantes;
  • Un monde à 2 degrés est bien pire; l'humanité EST MENACÉE D'EXTINCTION;
  • Nous pouvons encore nous maintenir à 1,5 degré avec une action immédiate et urgente.- Voilà la « bonne nouvelle »

Pour éviter la catastrophe mondiale, nous devons, collectivement, réduire les émissions mondiales de GES de 45 % par rapport aux niveaux de 2010 d'ici 2030 — et être pratiquement neutres en carbone d'ici 2050. Nous devons également protéger et rétablir les forêts — partout.

Nous devons impérativement partager cette bonne nouvelle :

IL N'EST PAS TROP TARD, MAIS NOUS DEVONS AGIR MAINTENANT!

Le temps presse. Nous avons 12 ans pour réduire les émissions mondiales de GES de 45 % sans quoi cette dernière chance sera perdue. Pour toujours.

Au Canada, nous sommes entrés dans un débat stérile à propos de la taxe sur le carbone. D'une part, les Libéraux exagèrent les avantages de leur plan modeste, mais bienvenu, et, d’autre part, les Conservateurs confirment leur incapacité de comprendre que ceci est un enjeu de survie.

Le 15 octobre dernier, lorsque j'ai réussi à obtenir un débat d'urgence spécial sur le rapport du GIEC, la plupart des députés ont fait preuve d’une partisanerie débilitante devant cette question de survie planétaire. Les libéraux prétendent qu'ils sont des chefs de file dans le combat contre les changements climatiques, mais en même temp,s dépensent 4,5 milliards de dollars de notre argent pour un vieux pipeline pétrolier vieux de 65 ans qui fait peur et, en plus, s'engagent à investir 10 milliards de dollars additionnels pour l’agrandir.

La vérité, c'est que la cible de réduction des gaz à effet de serre du Canada figure toujours parmi les plus faibles des pays industrialisés.

Justin Trudeau a choisi de maintenir l'objectif du gouvernement Harper de 30 pour cent sous les niveaux de 2005 d'ici 2030. Pire encore, l'administration Trudeau est loin d'atteindre cette cible, aussi faible soit-elle.

Avec un prix sur le carbone trop faible qui devrait débuter en 2019, des subventions pour les combustibles fossiles toujours en place et aucun plan fédéral d'amélioration écoénergétique ou de mesures significatives pour décarboniser notre réseau électrique, nous sommes loin de la cible du gouvernement Harper et nous sommes encore plus loin de l'abandon massif des combustibles fossiles qui, selon le GIEC, est désormais non-négociable et doit débuter MAINTENANT!

Je serai en Pologne pour le prochain cycle de négociations sur le climat, où les pays du monde entier devront agir relativement au rapport du GIEC. Jusqu'à maintenant, Catherine McKenna, notre ministre de l'Environnement et des Changements climatiques, n'a donné aucune indication qu'elle comprend bien ce qu’indique ce rapport. Elle continue d'ignorer le fait que nous ne pouvons plus attendre des années avant d'agir de façon décisive.

C'est là où vous entrez en scène — et c'est pourquoi votre soutien et vos encouragements sont si importants et si appréciés.

Aujourd'hui, plus que jamais, nous avons besoin de plus de député-e-s verts à Ottawa qui travaillent au-delà des lignes de parti afin de donner naissance à un mouvement social massif pour sortir les combustibles fossiles de notre économie.

Donnez

2019 sera une année électorale. Pour la première fois, le climat sera l’un des thèmes principaux de la campagne et je suis convaincue que, le 21 octobre 2019, les experts et les commentateurs politiques tomberont de leur chaise lorsque plusieurs candidats verts remporteront des victoires partout au Canada.

Au cours de la prochaine campagne, les candidats verts d'un océan à l'autre travailleront sans relâche pour présenter nos arguments pour une action immédiate et décisive face à l'urgence climatique. Les Canadiens doivent savoir que nous pouvons survivre et même prospérer dans une économie poste-carbone. Les Verts expliqueront, étape par étape, la manière dont nous pouvons alimenter notre économie sans brûler des combustibles fossiles.

Nous baserons notre campagne sur un meilleur avenir et sur l'espoir – pas un espoir mièvre et vide, mais un espoir réaliste tel que le décrit David Orr dans son livre sur la catastrophe climatique Down to the Wire : « Hope is a verb with its sleeves rolled up. » « L'espoir est un mot qui se retrousse les manches. »

Nous exposerons notre vision de la justice sociale, du logement abordable, des soins de santé publique améliorés et protégés, de l'assurance médicaments, de la justice et de la réconciliation avec les peuples autochtones, et des possibilités économiques et éducatives pour les jeunes.

Cependant, contrairement aux autres partis, nous serons cohérents en affirmant haut et fort que rien n'a d'importance si nous ne sauvons pas notre planète. Nous ne sommes rien en tant qu’espèce si nous croyons que les autres espèces de la Terre doivent être sacrifiées, que les baleines, les ours polaires et les millions de pollinisateurs n'ont pas d'importance. De tous les chefs de parti qui participeront aux débats des chefs en 2019 — débats où ma participation est garantie —, je serai la seule à rester concentrée sur ce qui compte vraiment.

Nous avons le vent dans les voiles. Malgré le système archaïque du mode de scrutin uninominal majoritaire à un tour, les Verts ont effectué des percées partout au Canada. Il y a maintenant 10 Verts élus en cumulant les provinces et le fédéral. Les Verts ont un caucus de trois députés incroyables en Colombie-Britannique, trois au Nouveau-Brunswick, deux à l'Île-du-Prince-Édouard (où le Parti vert occupe actuellement la première place dans les sondages) et, en Ontario, le chef Mike Schreiner a remporté le premier siège vert en juin.

Entre-temps, toutes ces promesses brisées ont détruit la confiance des gens envers les Libéraux. L'absence d'un chef de parti aussi polarisant que Stephen Harper ne peut que nous aider. De plus, avec l'arrivée du Parti populaire de Maxime Bernier, le vote conservateur sera divisé. Bien que l’élection de 2019 ne soit pas effectuée selon un système de vote plus juste comme l’avait promis Justin Trudeau (l’élection de 2019 devait être la première à exclure le vote uninominal à un tour), d'autres conditions ont changé considérablement.

Nous avons une occasion sans précédent de changer la politique au Canada pour toujours. Pour l'instant, rien n'est plus d'important.

S'il vous plaît, aidez-moi à me préparer pour 2019. Nous recevons une fraction du financement reçu par les autres vieux partis. Veuillez nous donner autant que vous pouvez avant le 31 décembre 2018.

Donnez

Je vous demande de faire des efforts héroïques pour effectuer des dons, faire du porte-à-porte et informer toutes vos connaissances sur le Parti vert. Donnez ce que vous pouvez maintenant pour nous aider constituer un gouvernement plus vert en 2019.


Dans l'espoir et la solidarité,


Elizabeth May, députée
Chef du Parti vert du Canada


P.S. N'oubliez pas le crédit d'impôt pour les dons politiques. Vous obtiendrez jusqu’à 75 % de remise sur votre cadeau.