Rona Ambrose ne dissipe certainement PAS les nuages qui planent sur Kyoto…

Elizabeth May
Avec le témoignage hier matin de la ministre de l'Environnement, Rona Ambrose, au Comité de l'environnement de la Chambre des communes, nous avons eu droit à un magnifique exemple de l'école de pensée orwellienne rempli d'équivoque. « Nous veillerons à la mise en œuvre d'un cadre stratégique pour lutter contre la pollution de l'air, soit la principale préoccupations des Canadiens… nous collaborons avec les partenaires de Kyoto. Nous n'avons pas renié Kyoto… nous ne croyons pas aux objectifs libéraux », a répété Ambrose ad nauseam. (J'ai personnellement noté ces paroles au fur et à mesure, alors consultez le Hansard pour connaître ses paroles exactes.) Les députés de l'opposition ont tenté d'obtenir des réponses à leurs questions. Notamment, le vaillant défenseur libéral de Kyoto, John Godfrey, a tenté de lui soutirer une réponse directe à sa question, à savoir comment nous pouvons « respecter Kyoto » tout en ignorant des engagements ayant force obligatoire. Ambrose a simplement balayé toutes ces questions. Nathan Cullen du NPD lui a même posé une question à savoir si oui ou non elle éliminerait les subventions au total de 1,5 milliards de dollars par année accordées pour l'exploitation des sables bitumineux. La réponse de la ministre de l'Environnement : « l'industrie pétrolière et gazière sera un partenaire important pour n'importe quel plan… » Il essayé à deux reprises d'obtenir une réponse. Ça n'était apparemment pas son jour de chance. Toutefois, la ministre Ambrose a été très claire sur certaines choses : pas de cibles de Kyoto et pas de crédits internationaux. Elle a cité un rapport de l'Institute for Policy Studies (IPS) américain pour tenter de discréditer le système d'échange de crédits de carbone établi par le mécanisme de développement propre (MDP). (Voir nos communiqués de presse et nos documents d'information précédents pour de plus amples renseignements sur le MDP et sur les raisons pour lesquelles le Parti Vert l'appuie.) Ambrose a déclaré que le rapport blâmait le MDP pour la création « d'incitatifs à la corruption. » Elle a mentionné à deux reprises le nom de l'auteure du rapport, Mme Daphne Wysham. Je connais Daphne. Je lui ai donc téléphoné à Washington pour obtenir ses commentaires et j'ai découvert que la principale cible du rapport de l'IPS était l'utilisation du MDP par le programme de la Banque Mondiale, et non pas le MDP comme tel. Mme Wysham nous a fourni la réponse suivante pour Ambrose, que nous avons distribuée aux médias et aux députés présents avant la fin de la période des questions (15 h) : « Je suis horrifiée que ma critique du MDP ait été interprétée par la ministre de l'Environnement du Canada comme une justification pour ne pas respecter les engagements pris aux termes du Protocole de Kyoto. Nous devons absolument nous doter d'un mécanisme qui permette à la fois de réduire les émissions au Nord et de proposer des ressources pour de l'énergie propre au Sud. Le mécanisme de développement propre est peut être défectueux, mais en jetant le bébé avec l'eau du bain nous régresserons de plusieurs décennies au moment même où nous devons prendre des mesures urgentes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le Canada ne doit pas violer ses engagements ayant force obligatoire. » Je doute fort que la ministre Ambrose reconsidère son point de vue du MDP. Ses recherchistes ne cherchaient pas des faits. Ils cherchaient des munitions pour leur guerre de propagande. La fausse représentation de l'Institute for Policy Studies n'est rien d'autre qu'un simple dommage collatéral. Ambrose ne laissera jamais la vérité lui faire obstacle.