Les discussions sur le climat peinent à aller de l’avant

Elizabeth May

Durban est un endroit charmant. Je n’y étais jamais venu auparavant et
je n’y verrai probablement rien d’autre que la plage située devant l’hôtel
alors que je marche vers l’arrêt de la navette qui nous mène au centre des
congrès. La conférence à laquelle j’assiste, la CdP 17, constitue le
dix-septième arrêt d’un véritable marathon d’inaction appelé les discussions
sur les changements climatiques. L’année dernière à Cancún, cette année à
Durban et l’année prochaine au Qatar. Il est difficile de constater une seule
preuve de progrès lors des cinq dernières Conférences des parties (CdP 17)



Depuis
les 14 dernières années, soit depuis que les négociations qui ont mené au
protocole de Kyoto, il y a eu quelques actions et de nombreux succès. La plupart
des pays industrialisés qui se sont engagés à une réduction de leurs émissions
en vertu de la première phase de Kyoto ont atteint leurs objectifs. Plusieurs
pays ont fait un travail exceptionnel. La Suède a réduit ses émissions tout en
augmentant son PIB de 40 %. La GB a plus que dépassé son objectif de
réduction à 8 % en deçà du niveau de 1990 en atteignant une réduction de 20 %.
L’Allemagne et le Danemark ont fait de même et d’autres pays ont pris Kyoto au
sérieux. Même le Japon, qui n’a pas encore atteint sa cible, lutte pour y
arriver.



Après
tout, c’est la loi. Ils y sont légalement tenus. Le Canada s’est pour sa part
démarqué en agissant comme un transgresseur de la loi. J’ai toujours trouvé
ironique que ce gouvernement autoproclamé de « l’ordre public » se
considère comme étant au dessus de la loi. Maintenant, à Durban, la nouvelle
émanant du Canada est que le gouvernement Harper a déjà décidé de se retirer
légalement du Protocole de Kyoto, mais il ne veut pas l’annoncer avant le 23
décembre afin de ne pas entacher davantage sa réputation. Si le gouvernement
conservateur Harper se retire effectivement en droit, nous transgresserons
également la législation nationale issue de la Loi de mise en œuvre du Protocole de Kyoto.



À
Durban, le fait que notre délégation soit encore ici en train de négocier afin
d’affaiblir les différentes étapes de la prochaine phase a suscité la colère
dans de nombreux quartiers. Les délégations se demandent pourquoi un pays qui
planifie se retirer légalement continue d’affaiblir les plans pour une phase à
laquelle il n’a aucune intention de participer.



Alors
que j’écoute les pays dans leurs négociations, il est évident que la majorité
d’entre eux veulent une seconde période d’engagement en vertu du Protocole de
Kyoto. Mais l’ONU ne prend pas de décision par vote majoritaire. Le processus
décisionnel requiert un consensus. C’est donc dire que la stratégie
d’obstruction du Canada fonctionne. Et sans les É.-U., un accord est insaisissable.

 

Cependant,
pour ceux qui souhaitent un accord significatif, il ne faut pas abandonner les
négociations. Avec quatre jours restants, nous tentons de garder espoir.

Blogue publié originalement
sur le site iPolitics