Le Parti vert du Canada demande la création d'un groupe de travail national sur l'urgence climatique

OTTAWA - Dans les mois et les années à venir, la création et l'opérationnalisation d'un Groupe de travail national sur l'urgence climatique fera la différence entre la vie et la mort pour de nombreuses personnes à travers le pays, a averti aujourd'hui le Parti vert du Canada. Il est plus qu'urgent que le gouvernement fédéral collabore avec toutes les autres juridictions pour créer un tel organisme. 
 
« Le 18 juin 2019, la Chambre des Communes a adopté une motion reconnaissant que le Canada traverse actuellement une situation d'urgence climatique », a déclaré Elizabeth May, cheffe du Parti vert du Canada. « Pourtant, notre gouvernement n'a jamais agi comme s'il comprenait le mot "urgence", ou ce qui est nécessaire pour s'y préparer. »
 
Il y a deux ans, en quatre jours, 619 personnes sont mortes dans un dôme de chaleur en Colombie-Britannique. Depuis, les vagues de chaleur et les phénomènes météorologiques extrêmes se sont multipliés. Les études indiquent que ces phénomènes deviendront de plus en plus intenses et fréquents à l'avenir. La saison des feux de forêt de cette année, comme on le sait maintenant, a battu tous les records connus - pour l'instant.
 
 « Que faire face à des événements d'une telle ampleur cataclysmique ? Il faut se préparer et se coordonner », a déclaré Jonathan Pedneault, chef adjoint des Verts. « Les plans d'urgence sont essentiels dans de telles situations et quelqu'un doit les mettre en place. Étant donné la nature nationale de la menace, les autorités fédérales sont les mieux placées pour agir. »
 
L'année dernière, l'ouragan Fiona a détruit des maisons, des moyens de subsistance, des côtes et des forêts dans cinq provinces, soulignant à quel point le Canada est vulnérable aux changements climatiques. Cette tragédie a mis en évidence l'absence de stratégies adéquates pour réduire les risques liés aux catastrophes naturelles et s’y préparer.
 
« Jusqu'à présent, la stratégie canadienne de préparation en cas de catastrophe reposent sur la responsabilité individuelle. Cependant, comme la nature des menaces auxquelles nous sommes confrontés évolue et s'aggrave avec les changements climatiques, ce ne sera pas suffisant de compter sur les individus, » a déclaré le Dr Farrukh Chishtie, porte-parole du Parti vert pour le développement international, l'environnement et les changements climatiques. « À l'approche d'une catastrophe, il est conseillé aux gens de fortifier leurs maisons et de stocker suffisamment de provisions pour 72 heures. Pourtant, comme l'a montré l'ouragan Fiona, de nombreuses personnes ont été privées d'électricité pendant plus de 500 heures et certaines n'ont pas les moyens financiers ou physiques de fortifier leur maison ou de stocker des marchandises pendant des périodes prolongées. »
 
Dans l'état actuel des choses, après une catastrophe, les Canadiennes et les Canadiens finissent souvent par dépendre de leurs propres ressources et du soutien de la communauté pour se rétablir. Beaucoup ont recours à des assurances privées pour obtenir de l'aide, à condition qu'ils puissent se le permettre et que leurs demandes ne soient pas rejetées. Lorsque l'assurance ne suffit pas, le gouvernement offre un soutien limité en versant une somme équivalente aux dons faits aux organisations caritatives. Tout cela est nettement insuffisant. Même l'armée ne dispose pas des ressources nécessaires pour faire face à l'ampleur et à la fréquence croissantes des catastrophes.
 
Pour protéger les communautés de ces menaces existentielles, le Parti vert du Canada demande donc la création d'un groupe de travail national sur les urgences climatiques chargé de préparer les communautés à des événements climatiques extrêmes et de coordonner la réponse à de tels événements. 
 
Bien que tous les ordres de gouvernement, provincial, territorial, local, municipal et autochtone soient nécessaires à l'efficacité d'un tel groupe de travail, le gouvernement fédéral devrait en prendre la tête étant donné la portée nationale de la tâche en question. Il devrait s'efforcer d'inclure des voix diverses, notamment celles des membres des Premières Nations, des Inuits et des Métis, et d'établir des passerelles entre différents ministères, tels qu'Environnement et Changement Climatique Canada, Santé et Sécurité Publique.
 
« Jusqu'à présent, le gouvernement libéral s'est montré plus réactif que proactif lorsque ces catastrophes ont frappé le pays. Ce n'est tout simplement pas suffisant », a déclaré M. Chishtie. « L'ampleur et la portée des crises climatiques exigent une collaboration à tous les niveaux, d'où la nécessité d'un tel groupe de travail. »
 
Systèmes d'alerte
 
Une partie des mesures d'urgence doit inclure des systèmes d'alerte universels appropriés et prêts, qui ne dépendent pas de la technologie cellulaire ou d'un quelconque dispositif basé sur les réseaux sans fils. Le groupe de travail national sur les urgences climatiques pourrait contribuer à la mise en place de ce système ainsi qu'à la planification de la réponse en collaboration avec diverses agences et communautés vulnérables. 
 
« Des systèmes d'alerte efficaces sauvent des vies. Malheureusement, de nombreuses régions du pays ne disposent pas de systèmes rapides et efficaces autres que les alertes par téléphone portable », a déclaré Elizabeth May. « Cependant, nous savons par expérience que dans la plupart des cas d'événements climatiques extrêmes, les services cellulaires tombent en panne, les lignes terrestres s'arrêtent et l'électricité s'éteint. Faire parvenir les alertes à toutes les personnes concernées est un défi, mais c'est essentiel. »
 
Une solution simple pourrait consister en des modèles de sirènes d'alerte clairs et simples pour différents événements : s'abriter sur place en cas d’inondation, se mettre à l'abri sous terre en cas de tornade, se déplacer vers un terrain plus élevé en cas de tsunami, évacuation en cas de feu de forêt, et ainsi de suite. Des efforts considérables de formation de la population seraient nécessaires pour expliquer la signification des différents signaux des sirènes (longues, courtes, etc.) et la manière d'y réagir rapidement. Les travaux visant à mettre au point ces signaux clairs et ces avertissements de faible technicité devraient commencer immédiatement et être confiés au groupe de travail proposée.
 
Nous devrions également renforcer le rôle des opérateurs de radio amateur afin de permettre à la population d’avoir accès à des informations locales additionnelles via des radios à manivelle en situations d'urgence. Outre ces systèmes de signalisation, il est essentiel de continuer à investir dans la recherche afin d'accroître notre compréhension des évènements climatiques extrêmes et les prévoir avec une plus grande précision.
 
Autres mesures d'adaptation
 
Dans le cas des dômes de chaleur, la stratégie d'adaptation fédérale actuelle est particulièrement défectueuse car elle repose pratiquement entière sur la provision d'infrastructures physiques dotées d'air conditionné. Des mesures moins coûteuses pourraient toutefois être mises en place beaucoup plus rapidement et le groupe de travail proposé pourrait aider à partager les meilleures pratiques dans tous ces domaines entre les différents acteurs concernés.
 
Il serait par exemple crucial que les gouvernements locaux et les premiers intervenants fassent connaître d'autres mesures de réponse aux dômes de chaleur, comme l'eau froide dans les baignoires, les douches froides et l'accès à la glace. Aucune de ces mesures n'a été utilisée en Colombie-Britannique en 2021, mais les protocoles des premiers intervenants de la province ont depuis été réécrits pour intégrer ces mesures de sauvetage. Il serait utile que ceux-ci soient disponibles et connus à travers le pays.
 
Outre l'amélioration de la planification et de la réponse aux situations d'urgence, le groupe de travail proposé serait également bien placé pour réaliser des évaluations de la vulnérabilité climatique et élaborer des stratégies d'adaptation dans les municipalités. À l'heure actuelle, les municipalités manquent de ressources, notamment financières et humaines, pour mener à bien les évaluations de la vulnérabilité climatique dont elles ont tant besoin pour s'adapter et se préparer aux effets du climat.
 
« Il va sans dire qu'une atténuation active des effets du changement climatique est nécessaire, et que le Canada doit pour cela éliminer complètement la production de combustibles fossiles », a déclaré M. Pedneault. « Les investissements et les subventions accordés à l'industrie des combustibles fossiles doivent cesser et l'argent doit être consacré au développement de filières d'énergies renouvelables et de stratégies d'adaptation au changement climatique. »
 
« La crise climatique exige que nous travaillions en collaboration. Les Verts sont déterminés à aider la population canadienne à surmonter cette menace existentielle », a conclu Mme May. « Nous demandons à tous les partis d'adopter cet esprit de collaboration et de travailler à la mise en place d'un groupe de travail national sur l'urgence climatique afin de sauver des vies. »
 

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